Tunisie: Les députés jouent-ils leur avenir ?

L'ARP est mystérieuse. Elle est énigmatique. Des fois, étrange même. Son présent et son avenir ne sont pas écrits d'avance. Au-delà des attitudes, le plus souvent curieux et pour le moins dénués de sens et de réalisme ayant marqué les débats et les séances plénières pendant plus de dix ans, la figure typique d'une Assemblée exposée aux dérapages incontrôlés est toujours là.

Cela prend des proportions encore plus grandes lorsque l'ambiance sous l'hémicycle devient explosive, ou encore une source de doute, voire de pessimisme. Ce sentiment se manifeste particulièrement lorsqu'un comportement anodin et sans conséquence compromet les acquis de la révolution.

On se désole de tout ce que les députés gelés avaient compromis. Des comportements qui n'étaient jamais un repère idéal pour le Parlement.

Nous continuons aujourd'hui à croire que la présidence de l'Assemblée était le principal responsable de sa dissolution. Ses choix, ses alliances, ses assortiments et ses agréments avaient éloigné le pouvoir législatif de ses fondamentaux, des principes et valeurs qui devaient constituer sa raison d'être.

Nous osons aujourd'hui dire que dans ce genre de contexte, le positionnement et le comportement du président du Parlement s'avèrent tranchants. Sa capacité à communiquer avec les députés aussi. Sa manière de conduire et de gérer les débats encore davantage. Elle doit impérativement afficher la qualité de leadership.

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Un groupe de 39 parlementaires indépendants accusent Brahim Bouderbala de « violation de la Constitution ». Notamment en ce qui concerne « l'adoption du règlement intérieur ». Ils avaient même tenu un point de presse, après s'être retirés de la plénière, pour « éclairer l'opinion publique à ce sujet », mais aussi « sur le déroulement de la plénière de mardi dernier ».

La version des députés indépendants est cependant contredite par un de leur collègue, en l'occurrence Ezzeddine Teyeb, membre du bureau de l'Assemblée et du parti La Voix de la République (Sawt Al Jomhouria). Il affirme, en effet, que « le président de l'ARP agit en toute transparence »

La question qui se pose à l'heure actuelle n'est pas de savoir qui a tort ou qui a raison. Mais plutôt de réitérer l'idée que, contrairement aux abus de tous genres des députés du Parlement dissout, les nouveaux élus du peuple doivent se revendiquer dans la sérénité et surtout avec un état d'esprit complètement différent.

Il fut un temps où l'on a vu des députés faillir à leur mission parce que tout simplement l'intérêt national ne comptait pas pour eux. Ou encore il n'était pas, notamment par rapport à leurs ambitions aussi bien personnelles que partisanes, une priorité absolue.

Présentement, les élus du peuple n'ont plus visiblement les soucis d'hier. Ou du moins ils n'ont pas grand-chose à y gagner, dans la mesure où les partis politiques ne sont plus représentés outre mesure au Parlement.

Mais encore faut-il qu'ils fassent attention à la marche. Leur comportement et leurs attitudes, essentiellement dans les contextes difficiles, sont un repère de choix qui peut en dire long sur leur degré d'utilité. Autrement, c'est toute l'ARP qui risque de jouer son avenir !...

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