Les dernières notes du Fonds monétaire international et la revue de portefeuille de la Banque Mondiale attestent la bienveillance des partenaires financiers envers Madagascar.
Une célérité exemplaire. Une semaine après la fin de quatrième mission de revue du programme Facilité élargie de crédit, FEC, conduite par Frédéric Lambert, du 3 au 12 mai, celui-ci a aussitôt délivré ses appréciations. Avec une annonce prometteuse : « L'équipe du FMI et les autorités de Madagascar sont parvenues à un accord au niveau des services sur la quatrième revue du programme de réformes économiques de Madagascar dans le cadre de la facilité élargie de crédit. Cet accord au niveau des services est soumis à l'approbation de la direction du FMI et à l'examen du Conseil d'administration du FMI ».
Ce qui ouvre la voie au déblocage des 24, 44 millions de DTS ou environ 32 millions de dollars par le Conseil d'administration du FMI au mois prochain. Cette promptitude témoigne de la maîtrise des dossiers sensibles de part et d'autre. Par exemple, Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison, ministre de l'Économie et des finances a insisté que « le montant des allocations financières du FMI, prédéfini depuis l'acquisition de la FEC en mars 2021, n'est pas le plus important. Mais la portée de la décision. Une garantie de la crédibilité et de la fiabilité du programme du gouvernement auprès des autres bailleurs de fonds et un signal fort envoyé aux investisseurs désireux de venir à Madagascar ».
Elle a aussi révélé que le déficit budgétaire ne devrait pas excéder les 0,3 % du Produit intérieur brut, PIB. Alors que ce seuil a été dépassé en 2022, avec un taux de 0,6%. Mais comme à l'accoutumée, les bonnes notes du FMI sont accompagnées par des recommandations d'usage. « Pour ancrer la stabilité économique et générer une croissance plus forte, durable et inclusive les autorités visent à réduire les risques budgétaires, à améliorer la transparence et la gouvernance budgétaires, à renforcer les filets de sécurité sociale et à améliorer le cadre de la politique monétaire. Pour ce faire, les autorités se sont engagées à revenir à la discipline budgétaire afin d'augmenter l'espace budgétaire indispensable pour financer davantage de dépenses propices à la croissance. Elles ont convenu de reconsidérer dans la prochaine loi de finances certaines mesures fiscales distortives introduites dans le budget 2023, telles que la taxe de sortie sur l'exportation de minerais non renouvelables, et de réduire les délais de règlement des litiges fiscaux. Les autorités s'efforceront également d'améliorer encore l'exécution des dépenses sociales et d'investissement et de respecter l'annualité budgétaire en annulant systématiquement les crédits non utilisés à la fin de chaque exercice budgétaire, tout mieux contrôlant la gestion des entreprises publiques afin de réduire les risques budgétaires associés».
Emprunts avec les BTS
Il reste aussi une priorité les actions visant à redresser la situation financière de la Jirama. Rindra Hasimbelo Rabarinirinarison a évoqué ce cas lors de son passage à la télévision nationale. « Désormais la Jirama ne bénéficiera plus de subvention. L'État lui fera des emprunts avec les Bons de trésor spéciaux, BTS». En parallèle, un mécanisme d'ajustement automatique des prix du carburant devra être effectif dès le premier trimestre de l'année à venir. Ce qui ressemblera à l'application de la vérité des prix. En tout, sous la forte pression inflationniste, la croissance de l'économie pour cette année sera de 4% contre 5,2 l'exercice précédent. Du côté de la Banque Mondiale, la restitution de la revue conjointe de la performance du portefeuille des projets du financement de la Banque Mondiale s'est tenue ce 19 Mai 2023 à son bureau à Anosy.
Tous les ministères, les agences d'exécution, et les institutions partenaires dans la mise en oeuvre des projets sur financement de la Banque Mondiale ont été représentés à cette réunion qui a été présidé par le Gouverneur de la Banque Mondiale à Madagascar et également ministre de l'Economie et des finances Rindra Hasimbelo Rabarininarison et de la représentante résidente de la Banque Mondiale, Marie-Chantal Uwanyligira. Les discussions ont été centrées sur un aperçu global du Portefeuille, les plans d'actions à adopter pour les projets, ainsi que les questions budgétaires. Aous Seck va remplacer Marie Chantal Uwanyligira dont le mandat a été marqué par les différends sur la gestion financière du projet PAGOSE par la Jirama. Qui a provoqué des étincelles... dans l'air.