Six personnes, dont des acteurs de la société civile, ont été interpellées dimanche au Burkina Faso pour «divulgation de fausses informations» et «incitation à un attroupement armée». Elles sont mises en causes pour avoir diffusé de messages audios appelant à brûler le palais d'un monarque traditionnel, le Mogho Naaba. Leur arrestation fait suite à une enquête de la Division des investigations criminelles ouverte début mai, dont on découvre les premiers élements.
D'après l'enquête, ces divers messages audios proviennent d'une même source. Il ressort également que les auteurs auraient été rémunérés pour l'enregistrement et la diffusion de ces audios
Le 2 mai, un premier enregistrement est diffusé par des partisans du chef de l'État, décrivant le Mogha Naaba, le souverain des Mossis, comme un opposant à la transition.
Le lendemain, deux audios, censés émaner cette fois des défenseurs du Mogha Naaba, appelle les populations à sortir massivement pour s'opposer à la tentative d'incendier le palais du monarque.
Selon le procureur du tribunal de grande instance de Ouagadougou, ces messages ont eu pour but de provoquer « un affrontement entre partisans et adversaires du Mogha Naaba avec des conséquences lourdes. »
À ce jour, l'enquête a permis d'identifier six auteurs et complices de ces audios. D'autres arrestations pourraient suivre dans les prochains jours, a prévenu le procureur, tout en rappelant que les personnes arrêtées ou qui pourraient l'être ne sont « nullement poursuivies pour leurs opinions. »