Dans le cadre de la formation à la citoyenneté, le gouvernent ivoirien, à travers le ministère de la Promotion de la jeunesse, de l'Insertion professionnelle et du Service civique, a mis en place plusieurs programmes pilotés par diverses directions. Il s'agit entre autres du service national des jeunes dont l'objectif est de renforcer le comportement civique et citoyen de la jeunesse en vue de sa participation effective et entière au développement économique, social et culturel de la Côte d'Ivoire. Ouattara Katolognan, directeur du service national des jeunes, à l'Office du service civique national (OSCN), nous explique dans cet entretien les objectifs visés par le parcours citoyen, le nouveau programme mis en place par sa structure.
Dans le cadre du service civique, vous venez de lancer un nouveau programme dénommé « le Parcours citoyen ». Que renferme cette notion ?
Le service national des jeunes est un outil du service civique national qui a pour objet le renforcement du comportement civique et citoyen de la jeunesse en vue de sa participation effective et entière au développement économique, social et culturel de la Côte d'Ivoire. Le service national des jeunes a trois composantes principales. Il s'agit du « Campus citoyen », du « Parcours citoyen » et d'une troisième composante qui est dénommée formation civique et citoyenne. Pour parler spécifiquement du parcours citoyen que nous venons de lancer, il concerne les jeunes de 14 à 17 ans. Le parcours citoyen, c'est un outil mis en place spécialement pour les écoles. Il consiste à renforcer le comportement civique et citoyen de nos élèves en vue de faire en sorte qu'ils soient des modèles de conduite dans leurs établissements et dans la société toute entière. La formation se fait à travers un encadrement à la discipline, une action civique et citoyenne, des activités ludiques et sportives.
Sur quelle base ont été sélectionnés les premiers jeunes qui ont constitué la phase pilote de ce projet ?
La sélection des élèves dans le cadre du parcours citoyen se fait en partenariat avec le ministère de l'Education nationale et de l'Alphabétisation, à travers les directions régionales de l'éducation nationale. Les critères, il faut être élève, régulièrement inscrit dans un établissement d'enseignement général. Il faut être âgé de 14 à 17 ans. Il faut être en bonne santé. Il faut produire une autorisation parentale. Il faut avoir en priorité une faible note en conduite. L'objectif, c'est de faire en sorte qu'ils soient des modèles de conduite dans leurs établissements. Il y a beaucoup d'écart de comportement qui se développent dans le milieu scolaire. La manifestation importante de ces écarts de comportements a été le phénomène des congés anticipés que nous avons connus ces dernières années.
Les deux ministres, celui de la Promotion de la jeunesse et celui de l'Education nationale, ont entrepris une action d'urgence en 2021. Cette action a consisté à sortir les auteurs de ce phénomène des congés anticipés qui étaient sur la voie du système judiciaire, voie de l'incarcération pour une resocialisation au centre de service civique de Bimbresso. Après cette phase et les résultats probants que nous avons constatés depuis lors, nous n'avons presque plus assisté à ce phénomène dans les établissements scolaires. Le parcours citoyen s'inscrit dans la continuité de la lutte contre l'incivisme en milieu scolaire. Nous contribuons, à travers cette formation, à prévenir les congés anticipés et tous les actes de violence qui pourraient survenir dans le milieu scolaire.
Quand ces jeunes sortent de cette formation, de façon concrète, qu'attendez-vous d'eux ?
Je voudrais préciser que pour cette phase pilote, 384 jeunes ont été formés dans trois centres de service civique, dont 129 à Bimbresso, 140 à Sassandra et 114 à Bouaké 1. La formation a duré 10 jours. Ce sont des élèves qui présentaient des comportements difficiles. Il y avait beaucoup d'indiscipline dans leur comportement. Pendant ces 10 jours, la formation que nous avons donnée a permis d'agir sur leur comportement. Nous attendons qu'au retour dans leurs établissements, ils soient des modèles. Qu'ils soient capables d'impacter positivement les autres élèves dans leurs établissements d'origine. Les premiers résultats que nous avons obtenus sont encourageants.
Les premiers jeunes que nous avons reçus ont pu changer de comportement. A l'époque, l'un des meneurs de troupes des vacances anticipés, du nom d'un certain « colonel Zatahi », et qui était passé par le centre de Bimbresso; a obtenu le BEPC la même année. C'est un exemple encourageant. C'est la preuve qu'il a bien perçu le message qui lui a été passé au centre de service civique de Bimbresso. Au total, nous envisageons formés un peu plus de 6000 jeunes cette année aux valeurs civiques et citoyennes. Il y a la formation de 1000 jeunes au campus citoyen, 2000 au parcours citoyen et 3240 jeunes dans le cadre de la formation civique et citoyen de proximité dans les lycées et collèges. C'est pour permettre aux élèves qui n'ont pas la possibilité d'être dans nos centres de service civiques de bénéficier de formation aux valeurs civiques et citoyennes afin d'aider à la pacification du milieu scolaire.
Toutes ces actions s'inscrivent dans le programme jeunesse du gouvernement qui vient d'être arrêté par le gouvernement de la République de Côte d'Ivoire. Elles s'inscrivent également dans le cadre de l'année de la jeunesse. Le président de la République a décrété l'année 2023, comme étant celle de la jeunesse. Nos outils (le parcours citoyen, le campus citoyen) sont la manifestation concrète et traduisent en actes la volonté de faire en sorte que les jeunes soient mieux formés et qu'ils soient de citoyens capables d'assurer le développement économique et social de la Côte d'Ivoire.
A côté de ce programme, nous avons le campus citoyen qui concerne les jeunes de 18 ans à 35 ans. Généralement, il se passe durant les vacances scolaires. Il y a un autre dispositif de l'office national du service civique national, le service civique d'action pour le développement qui s'occupe des jeunes analphabètes ou des jeunes en échec scolaire.
Nos parents doivent s'enlever dans la tête l'idée que nos centres sont des centres de répression. Ce n'est pas le cas.