Cote d'Ivoire: PPA-CI - Les contre-vérités flagrantes de Koné Katinan sur la faible présence de son parti au Nord pour les régionales et les municipales 2023

Les élections régionales et municipales 2023 fixées au 2 septembre prochain avancent à grands pas. Aussi, les États-majors des partis politiques fourbissent leurs armes en vue d'une victoire éclatante et écrasante à ces joutes électorales.

Ainsi, l'actualité dans les différentes formations politiques est dominée ces derniers temps par la publication des listes des candidats. En effet, depuis le jeudi 20 avril dernier, la liste des personnalités en charge de défendre les couleurs du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) au scrutin couplé des régionales et des municipales est connue. Du nord au sud, de l'est à l'ouest en passant par le centre, le parti présidentiel couvre le territoire national. Dans les 31 régions et les 201 communes du pays, le RHDP présente des candidats sérieux avec des réelles chances de rafler la mise devant leurs adversaires des autres partis politiques.

Si la haute direction du RHDP eu du mal à opérer un choix parmi ses nombreux cadres dans toutes les régions et communes qui sollicitaient son parrainage, ce n'est pas le cas pour le Parti des peuples africains-Côte d'Ivoire (PPA-CI) qui a abandonné à ses adversaires des régions et des communes entières, notamment dans le septentrion ivoirien où il ne présente presque pas de candidats. Ainsi, pour les élections régionales, le PPA-CI aligne 22 candidats sur 31 attendus. Il ne sera donc présent que dans deux régions du nord : le Hambol et le Poro. En ce qui concerne les élections municipales, le parti présente des candidats que dans 129 communes. Au nord, on dénombre seulement 18 candidats sur un total de 78 communes.

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Comment expliquer ce trop peu de candidatures du PPA-CI dans les communes du nord de la Côte d'Ivoire ? Selon son porte-parole, Koné Katinan, cet état de fait est dû à plusieurs facteurs. Mais, il s'est appesanti sur deux raisons au cours du sixième numéro de la tribune de son parti qu'il a animée jeudi dernier. « La première explication est que, malgré la chanson à l'unisson d'une Côte d'Ivoire réconciliée après la crise de la rébellion et de la crise post-électorale, la fracture socio-politique reste encore forte.

Cette situation aidant le régime du RHDP, qui a assis toute sa stratégie de conservation du pouvoir comme naguère, il avait fait pour la conquête du pouvoir sur les antagonismes régionaux et religieux, il accorde très peu d'intérêt à une réconciliation vraie qui serait de nature à résorber définitivement ces antagonismes, très dangereux pour la cohésion sociale, dans un contexte sous-régional très volatile. Des questions de fond sur la réconciliation nationale restent posées » explique-t-il, avant d'ajouter : « Le second facteur explicatif de la faible présence de candidats du PPA-CI est l'institutionnalisation de la violence comme mode de conservation du pouvoir par le RHDP.

Cette violence se manifeste sous deux formes : physique et morale. La violence physique se caractérise, d'une part, par l'interdiction d'accès ou d'organisation de manifestations politiques en faveur du PPA-CI dans certaines localités du nord. Le mois de février dernier, ces actes ont été menés contre le vice-président Stéphane Kipré dans la région de Séguéla, notamment à Kani, à Tiéso. Les auteurs de ces actes de violence, forts de l'impunité qui leur est accordée, ne s'en cachent même pas. En 2021, pendant la période des élections législatives, le Fédéral de notre groupement politique EDS, le camarade Boua Charles, instituteur au moment des faits à Séguéla, a été enlevé puis bastonné et laissé pour mort avec une mâchoire brisée. Evacué d'urgence à Abidjan, il avait été admis en hospitalisation pendant 12 jours dans les services d'ORL du CHU de Treichville.

Cette violence visible est accompagnée d'une autre forme de menace, celle-ci invisible, mais assurément très dissuasive. Il s'agit de la menace sur les postes administratifs de tous les cadres du nord qui osent afficher leur appartenance au PPA-CI ou à tout autre parti de l'opposition. La théorie du « tabouret » s'applique implacablement à nos cadres. Même ceux du secteur privé ou du secteur tertiaire, notamment les opérateurs économiques, préfèrent militer dans l'ombre (...)». Selon lui, cette situation relève beaucoup plus du recul démocratique que le pays connait depuis 2011. Cependant, en poursuivant, il a trahi sans le savoir ses propres déclarations en soulignant que son parti se félicite des candidatures qui sont dégagées au nord.

Par ailleurs, il a promis aux uns et aux autres le soutien total du PPA-CI. « La date de clôture officielle de dépôt des candidatures n'étant pas encore échue, le parti encourage tous ceux qui ambitionnent de porter ses couleurs dans les localités non encore pourvues de candidatures PPA-CI de le faire », a-t-il invité. C'est clair comme de l'eau de roche. Koné Katinan soutient une chose et son contraire. En effet, au même moment qu'il affirme que la faible représentation de son parti relève des menaces ou violences exercées sur ses cadres, il encourage ceux qui ambitionnent porter les couleurs du PPA-CI dans les régions ou communes non encore pourvues de le faire.

En réalité, les Ivoiriens en ont marre du projet de division, de promotion de la haine tribale, de violence, de revanche portée par le PPA-CI visible avec les discours orduriers de ses responsables, notamment Koné Katina lui-même ; Marie Odette Lorougnon ; le secrétaire général, Damana Adia Pikass ; et autres Blaise Lasme. Ainsi, ils ne se laissent plus portés par ces chants de tristesse et désolation. Dans cette logique, le PPA-CI peine véritablement à séduire les Ivoiriens et à s'implanter sur le territoire national.

Pour justifier ce sérieux handicap qui fait du PPA-CI un parti rabougri, son porte-voix se cache derrière des contre-vérités flagrantes qui puent la manipulation et visent à détourner l'opinion des faiblesses de sa formation politique. Sinon comment expliquer les 18 candidatures au nord si les cadres étaient vraiment persécutés comme il l'affirme. Les Ivoiriens ne sont pas dupes. Incapable de couvrir le territoire, le PPA-CI essaie de manière subtile de justifier la débâcle qui l'attend certainement aux prochaines élections locales.

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