Afrique: Halte au recrutement des enfants pour des marches, RDC - Tous les acteurs politiques interpellés !

Des images d'un des enfants interceptés sur le lieu de la marche donne à penser que les lois et les règles de jeu sont encore loin d'être respectées en RD. Congo. D'où, dans ce qui est arrivé le 20 mai 2023, les responsabilités sont partagées. Autant, il faut condamner les policiers, auteurs des actes et de toutes les autres bavures dont certains sont aujourd'hui aux arrêts, avant de répondre de leurs actes devant la justice.

Autant, il faut condamner aussi les acteurs politiques, toutes tendances confondues, qui s'illustrent dans le recrutement des enfants (mineurs d'âge) ainsi que des kuluna à des fins de grossir les rangs pour se donner de la grande taille à l'aune des manifestations de rue. Aucune loi du pays, ni le moindre prétexte réglementaire n'offre cette latitude aux acteurs politiques d'enrôler les enfants dans leurs manifestations, ni de les mettre en ligne de front pour provoquer les policiers au mépris du bon sens. Vinaigre...

A Kinshasa, tout a tourné au vinaigre, le 20 mai dernier. Et, pourtant, le semblant d'embellie affiché la veille, ne donnait pas l'air d'une manifestation aux élans obséquieux ni, à tout le moins, des affrontements aux effets aussi tristes que dramatiques.

Alors que les itinéraires tracés étaient bien scellés, tout en sachant que les manifestants des pro-Udps, ceux-là même qui, en principe, étaient appelés à battre le macadam sous les couleurs de la Ligue de Jeunes de ce parti devenu présidentiel, depuis l'avènement de Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo, le 24 janvier 2019, à la tête du pays, voici que les autres manifestants, les pro-Katumbi, ont choisi, eux aussi, de commencer la marche par le Rond-Point Ngaba, en laissant, presque dégarni, le Rond-Point Sakombi que l'Hôtel de Ville leur avait proposé.

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Visées abyssales L'altercation qui s'en est suivie, s'il faut regarder les choses de près, découle de la présence simultanée de deux groupes des manifestants aux intérêts croisés sur le même lieu, aux mêmes heures et suivant presque les mêmes itinéraires.

Si, les uns défendent et se battent jusqu'au bout de leurs ongles pour la tenue effective des élections aux conditions définies et aux dates annoncées par la Centrale électorale actuellement sous la férule de Denis Kadima Kazadi, il n'en est pas le cas pour les autres qui, eux, lèvent un coin du voile contre l'audit du fichier électoral, tout en réclamant la recomposition de cette même CENI, la recomposition de la Cour Constitutionnelle et, bien évidemment, la révision du fichier électoral.

Il va donc de soi que les deux groupes en arrivent aux mains jusqu'au point de se tromper de cible, en criblant les éléments de la police des jets des pierres pendant qu'ils sont venus, normalement, pour l'encadrement de toutes ces manifestations, quoiqu'aux visées abyssales. Et après ? Aujourd'hui plus qu'hier, le même décor est encore de nouveau planté.

Alors que les mêmes acteurs de l'Opposition annoncent un sit-in pour ce jeudi 25 mai 2023 devant le siège de la CENI, ce haut cadre lambrissé pour départager les prétendants aux divers postes à l'issue des joutes électorales de décembre 2023, voici que la Dypro de Constant Mutamba, tout aussi déterminée que les premières cités, veut aussi marcher aux alentours du même site et aux mêmes heures.

Une fois de plus, l'on va assister à la présence de deux groupes de manifestants et donc, à deux groupes d'intérêts opposés sur les mêmes lieux. Et de là à craindre le pire, il n'y a qu'un pas. Sinon, tout est mal parti, si dorénavant, des dispositions pour amener les uns et les autres à respecter, à la fois, la loi sur consacrant la liberté des manifestations, et les autres lois qui protègent, en même temps, la paix sociale et interdisent la montée exponentielle des troubles sur les lieux publics.

Est-ce que le même Gentiny Ngobila qui a brandi le spectre d'une plainte en justice contre les auteurs de la première marche, pour non-respect des itinéraires, va-t-il autoriser l'organisation d'un sit-in, le 25 mai 2023, devant la CENI ? Pas si sûr, en tout cas. A moins qu'un nouveau compromis soit laborieusement négocié, pour trouver une nouvelle piste de solution et pour éviter ainsi le recours aux voies extrêmes.

Au cas contraire, c'est peut[1]être en vain que la CNDH et Albert Fabrice Puela continueront à multiplier des communiqués et des appels aux enquêtes pour la gestion, à posteriori, des mièvreries découlant des actes répréhensibles.

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