L'Ivokolo Analakely s'est réservé un après-midi théâtral samedi avec la pièce « Mampangidihidy Z » d'Avelo Nidor. Une mise en scène bien structurée et un dialogue en 38 poésies.
« Hélas, la pièce connaît une mauvaise fin », admet le poète/metteur en scène, Avelo Nidor, dans les loges de l'Ivokolo Analakely. Samedi après-midi, sa pièce théâtrale « Mampangidihidy Z », éponyme de son nouveau recueil de poésies, a été présentée sur les planches. Pour ce faire, « nous avons recueilli des poésies de 1999 jusqu'à 2022... 38 poèmes en constituent donc le dialogue », explique-t-il.
À travers cette pièce, l'art poétique malgache suit une dynamique adaptée aux besoins actuels. La jeunesse de l'auditoire à l'Ivokolo, autant férue d'Internet que de belles rimes, a nécessité de varier le spectacle. Chose aisée dans la première intention, mais maintenir l'équilibre entre le beau de la poésie et le relief du théâtre, qui est une discipline à part entière, a requis une mise en scène millimétrée. Une fin heureuse aurait sans doute donné une texture plate à « Mampangidihidy Z ».
Huit personnages ont fait ressortir les émotions à travers des poésies/dialogues comme « Vola madinika », « Nasaika fanindroany » ou encore « Sangy mihoatra ny fo ». Les poètes sont souvent caricaturés d'écorchés vifs, comme si la déception était une essence créatrice pour eux. Ici, Avelo Nidor a su orienter cette impression sur une vision nouvelle.
Malgré les écarts temporels, le dialogue s'est imbriqué naturellement. « Je n'ai jamais pensé que les poèmes allaient être en interaction quand je les ai écrits », soutient-il. Dès lors, la pièce prend plus des airs de medley, une géographie de l'amour selon le poète. Faisant penser qu'il ne donne pas de crédit ni de foi à l'amour, puisqu'aboutir à une histoire « tout est bien qui... ne finit pas bien », avec des poèmes étalés sur plus de vingt ans, il fallait le faire.