En République démocratique du Congo (RDC), on a appris, dimanche 21 mai, que des policiers sont en détention depuis samedi pour avoir passé à tabac un mineur lors de la marche initiée par les opposants Moïse Katumbi, Martin Fayulu, Matata Mponyo et Delly Sessanga.
L'image avait choqué et suscité un tollé dans les médias. La marche était convoquée pour dénoncer la vie chère, l'opacité dans les préparatifs des élections prévues en fin d'année ainsi que l'insécurité. La Ligue des jeunes du parti présidentiel avait, quant à elle, manifesté le même jour en soutien aux institutions. Deux manifestations de deux camps opposés, autorisées le même jour par le gouverneur de Kinshasa, sauf que l'opposition n'avait pas respecté l'itinéraire imposé par le gouverneur.
Les trois policiers, auteurs de coups et blessures contre un mineur qui manifestait dans les rangs de l'opposition, sont pour le moment détenus dans un cachot du commissariat provincial de la police.
Leur chef, le commissaire divisionnaire Sylvano Kasongo, leur reproche d'avoir violé les consignes d'engagement et de s'être rendus coupables de coups et blessures volontaires. Selon cet officier supérieur, ils seront mis à la disposition du parquet militaire pour être entendus et déférés devant un tribunal de garnison.
Peter Kazadi, vice-Premier ministre de l'Intérieur et de la Sécurité, a visité le jeune garçon dans une structure sanitaire. Il a accusé les partis de l'opposition d'avoir manipulé les jeunes manifestants. Il est prévu que le président Félix Tshisekedi rende visite à tous les blessés, manifestants et policiers confondus, dans l'après-midi de ce lundi.
De sources hospitalières, parmi les 27 policiers blessés, onze sont toujours hospitalisés dont deux sont dans un état critique.
Pour les autorités, les deux marches pro et anti-pouvoir se sont soldées sans mort d'homme. L'opposant Frank Diongo avance, quant à lui, un bilan de deux morts. Aucune source onusienne, ni indépendante n'a confirmé ce bilan.