Le fichier électoral de la RDC est fiable et prêt à être utilisé pour les élections prévues en décembre de cette année. C'est la conclusion de l'audit réalisé, pendant six jours, par les experts recrutés par la Commission électorale nationale Indépendante (Céni) après quatre mois d'enrôlement des électeurs. Les experts, dont un Malawite, une Sud-africaine et trois Congolais, ont relevé cependant quelques faiblesses.
Avant l'audit, le fichier comptait un peu plus de 47 millions d'électeurs. Après ce travail d'analyse, ils ne sont plus que 43 millions autorisés à voter.
En clair, plus de trois millions de noms ont été rayés de la liste, parmi lesquels des cas de doublon, c'est-à-dire des personnes qui se sont enregistrées plusieurs fois.
Cet audit a aussi permis d'élaguer du fichier près d'un million de mineurs, les enfants n'étant pas autorisés à voter.
Selon la mission d'audit, les manquements constatés lors de l'enrôlement des électeurs n'a pas d'impact significatif sur la qualité du fichier électoral. « Voici la question cruciale : est-ce que nous pensons que cette opération a été fiable ? Est-ce que nous croyons que les résultats disponibles et présentés sont crédibles en tenant compte du système ? La réponse de tous les membres de cette équipe était oui », a expliqué la Sud-Africaine Janet Love, coordinatrice de la mission.
Cette opération s'est réalisée dans un climat de méfiance. L'Organisation internationale de la Francophonie - qui s'est retirée jugeant le délai trop court - ainsi que des opposants et des membres de la société civile avaient estimés que c'était impossible d'auditer le fichier en six jours.
Mais Janet Love n'est pas de cet avis. « Pour nous, il ne s'agit pas de dire quel est le délai idéal pour réaliser l'audit du fichier électoral. Si nous avions eu beaucoup plus de temps, peut-être que nous nous serions endormis. Avions-nous besoin de perdre du temps un peu plus ou de réaliser le travail ? Vous parlez aux gens qui ont déjà organisé des élections. Ce travail doit être fait ».
L'ancien président de la Céni, Corneille Nangaa, a été très sévère concernant ce délai. « Prétendre auditer un fichier en 6 jours est une chimère, le comble de la farce, du mensonge », a-t-il dit à ce sujet.
Pour sa part, la Céni s'est réjouie du travail réalisé par les experts et a validé les statistiques finales. Elle s'est félicité du chemin parcouru et insiste sur la tenue des élections en décembre de cette année. « Nous sommes dans le délai, a salué Patricia Nseya, rapporteure de l'institution. Nous voulons que les parties prenantes et les partenaires nous accompagnent aussi pour le respect du calendrier électoral que nous avons publié le 26 novembre 2022. Il faut respecter le délai constitutionnel ». Parallèlement, elle a adopté l'avant-projet de loi portant répartition des sièges.
La prochaine étape est le vote de la loi sur la répartition des sièges à l'Assemblée nationale avant le scrutin.