Le coup d'envoi des Assemblées annuelles 2023 du Groupe de la Banque africaine de développement à Charm el Cheikh, en Egypte du 22 au 26 mai a été ce matin. Lors de la traditionnelle conférence de presse marquant l'ouverture des travaux, le président de la Banque africaine de développement (Bad), le Nigérian Akinwumi Adesina a invité les pays développés à mobiliser les financements pour accompagner l'Afrique face aux changements climatiques.
« L'Afrique a besoin d'être accompagnée pour s'adapter au changement climatique et le maître-mot, c'est la mobilisation des financements. Nous avons besoin de tous les capitaux, que la provenance soit locale ou étrangère », a déclaré le patron de la Bad. Selon lui, le défi est de préparer des projets bancables, réduire les risques et avoir un cadre réglementaire favorable aux investisseurs.
Dans ce cadre, la Bad veut jouer un rôle de catalyseur. Le président de la Bad a indiqué que l'institution financière joue déjà ce rôle. Et Akinwumi Adesina voit un point commun dans les différentes crises qui secouent plusieurs pays africains, notamment le Sahel. Il s'agit, selon lui, du changement climatique. A cet effet, il annonce la restauration du bassin du lac Tchad, une façon d'attaquer à la racine, la crise sécuritaire qui secoue cette région.
L'autre point abordé lors de la rencontre concerne l'exploitation des énergies fossiles. « La transition énergétique s'impose à tous ; ce n'est pas négociable », a martelé le patron de la Bad. A l'image de beaucoup de dirigeants africains, Akinwumi Adesina souligne qu'il milite pour une approche pragmatique et différenciée. Il a relevé que les pays riches, qui ont une plus grande responsabilité dans le réchauffement climatique, doivent montrer l'exemple et s'engager dès à présent dans cette transition.
Selon le président Adesina, ce que les autres considèrent comme un luxe, ne l'est pas pour nous puisque 600 millions d'Africains n'ont pas encore accès à l'électricité et que, chaque année, 600 000 décès sont enregistrés sur le continent à cause de l'insuffisance d'énergie de qualité, notamment pour la cuisson. C'est pourquoi, il dit être contre l'injonction faite aux Africains de renoncer à l'exploitation de leurs énergies fossiles au nom de la protection de l'environnement.
Akinwumi Adesina de souligner que le gaz est fondamental pour la croissance en Afrique non sans ajouter que 87% des financements de la Bad dans le secteur de l'énergie vont dans des projets d'énergies renouvelables. Selon lui, en plus de la production de l'électricité, l'exploitation du gaz naturel permettra de produire des engrais.
Envoyé spécial à Sharm El Cheikh, Egypte