Cote d'Ivoire: L'absence de Laurent Gbagbo sur la liste électorale fait réagir la classe politique

Laurent Gbagbo, l'ex-président ivoirien, lors d'une audience devant la CPI, le 15 janvier 2019.

L'absence l'ex-président Laurent Gbagbo sur la liste électorale suscite de vives critiques au sein de la classe politique. Condamné à 20 ans de prison dans l'affaire dite du « braquage de la BCEAO », l'ex-président a été radié de la liste d'électeur en 2020. Il y a quelques mois, il a fait la démarche de se réinscrire sur la liste électorale. Mais selon la Commission électorale indépendante, la loi ne lui permet pas d'y figurer. Cette situation suscite aussi plusieurs réactions contrastées au sein de la classe politique ivoirienne.

Dès samedi, le PPA-CI a exigé « le rétablissement immédiat du droit de vote » de Laurent Gbagbo. Ce parti dénonce « une mesure discriminatoire d'exclusion » de son leader.

Le PDCI, potentiel allié au PPA-CI, aux élections locales du 2 septembre, y voit une « injustice » : « on ne peut pas dénier quelqu'un de sa capacité à être candidat et à être électeur » souligne Soumeïla Bredoumy, le porte-parole du PDCI.

Cette situation doit être rétablie rapidement. Notre parti est contre les injustices. (...) On ne peut à la fois dénier à quelqu'un sa capacité à être candidat et sa capacité à être électeur. Notre équilibre, notre paix est fragile.

Autres personnes concernées par cette radiation du fichier : Guillaume Soro, actuellement en exil, et Charles Blé Goudé: « j'ai pris acte de la décision, j'ai mal bien sûr. J'estime que le droit a été dit », affirme le leader du Cojep, qui rappelle que des voies de recours sont encore possibles. « Il faut éviter d'autres tensions, il y a la période de contentieux », poursuit ce responsable, qui ne présente aucun candidat aux locales du 2 septembre.

De son côté, Ibrahim Cissé Bacongo, le secrétaire exécutif du RHDP, apporte une nuance concernant les engagements pris lors du Dialogue politique, au sujet de l'amnistie de Laurent Gbagbo : « la question a été évoquée, dit-il, mais n'a pas été débattue, pour la simple et bonne raison, que l'amnistie relève du pouvoir discrétionnaire du président ».

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