Congo-Kinshasa: L'archevêque de Kinshasa pointe «le rôle trouble de la classe politique» dans le conflit du Maï-Ndombé

L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, évoque une « manipulation politique » au sujet d'un conflit intercommunautaire qui sévit depuis juin 2022 dans le Maï-Ndombé, province de l'ouest de la RDC et qui y a fait au moins 300 morts, selon l'ONG Human Rights Watch. « Ce sont les politiciens de Kinshasa qui sont en train de mettre le feu entre le peuple pour leurs intérêts politiques et pour leurs intérêts économiques », accuse-t-il.

En République démocratique du Congo (RDC), les évêques catholiques ont, sans les nommer, accusé dans un message ce 21 mai 2023 des responsables politiques d'instrumentaliser le conflit intercommunautaire dans le Maï-Ndombé, dans l'ouest de la RDC.

Ces violences, débutées en juin 2022 dans le territoire de Kwamouth, autour d'un conflit foncier, ont fait au moins 300 morts, selon l'ONG Human Rights Watch.

Depuis, elles se sont répandues dans les provinces voisines de Kwilu et de Kwango, jusqu'à atteindre la commune de Maluku, à l'entrée de Kinshasa. Une situation qui inquiète les évêques de la région qui étaient réunis à Kenge la semaine dernière.

L'archevêque de Kinshasa, le cardinal Fridolin Ambongo, avait auparavant effectué une mission dans le territoire de Kwamouth, au Kwilu et dans le Kwango afin de s'imprégner des véritables causes de ce conflit.

« C'est parti d'un petit conflit foncier qui aurait pu être réglé tout de suite »

« Nous attirons l'attention surtout sur le rôle trouble de la classe politique qui est ici à Kinshasa, lance-t-il au micro de Paulina Zidi. Ce conflit, s'il a pris cette tournure dramatique que nous déplorons aujourd'hui, avec beaucoup de morts, avec beaucoup de souffrance dans la population, c'est à cause de la manipulation politique ».

Le cardinal Fridolin Ambongo poursuit : « C'est un conflit qui est parti d'un petit conflit foncier, mais ce petit conflit qui aurait pu être réglé tout de suite par l'autorité compétente a été négligé, et voilà que ce qui avait commencé comme un petit problème est devenu aujourd'hui un incendie énorme. Voilà pourquoi nous avons intitulé notre message : "Retirez vos mains sanguinaires de nos provinces".

Il conclut : « Le peuple sur le terrain n'a pas de problème, ce sont les politiciens de Kinshasa qui sont en train de mettre le feu entre le peuple pour leurs intérêts politiques et pour leurs intérêts économiques, parce qu'il y a tout ça derrière. »

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