Dakar — Une session spéciale de formation sur la justice et l'Etat de droit s'est ouverte, lundi, à Dakar, dans le but d'offrir aux magistrats de la Cour suprême et aux avocats un moment de réflexion sur les valeurs de la démocratie pouvant leur donner le moyen de mobiliser l'ensemble des sources juridiques, a constaté l'APS.
Cette rencontre de quatre jours, organisée par les fondations Friedrich Naumann et René Cassin, de concert avec la Cour suprême du Sénégal, l'Institut international des droits de l'homme de Strasbourg et l'ambassade de France au Sénégal, a enregistré la participation d'une vingtaine de magistrats des cours et tribunaux, d'avocats et d'autres acteurs oeuvrant dans le secteur de la justice.
« Les sous-thèmes qui seront abordés au cours de ces sessions de formation mettent en exergue le rôle et la place du juge dans la construction et la consolidation de l'Etat de droit », a déclaré Abdoul Hamid Ndiaye, le directeur de cabinet du garde des Sceaux, ministre de la Justice, lors de la cérémonie d'ouverture de la troisième édition de cette formation.
Il a rappelé que trois principales caractéristiques permettent d'identifier l'Etat de droit, dont le respect de la hiérarchie des normes et les principes de l'égalité des sujets de droit.
En dépit des trajectoires historiques spécifiques à chaque Etat et des contingences géographiques, déclare-t-il, les exigences de la mondialisation obligent désormais les juges à se hisser davantage au coeur des préoccupations de la société.
« Il est de plus en plus demandé aux juges et aux institutions judiciaires de jouer un rôle déterminant dans la refondation des contrats sociaux entre les citoyens », fait-il remarquer.
Pour sa part, le directeur de la fondation Friedrich Naumann pour la liberté, Jo Holden, estime que la tenue de cette édition est synonyme d'institutionnalisation et de consolidation de ce projet.
« Nous pouvons être fiers de contribuer au renforcement de capacités des membres de la famille judiciaire au Sénégal. Avec la mise en oeuvre de cette belle initiative, nous consolidons aussi les acquis des différents projets ensemble », s'est félicité Jo Holden.
« On aurait pu croire qu'après deux ans passés autour de ce sujet, qu'il n'y avait plus rien à dire, mais l'on se rend compte en réalité que de nombreuses démocraties qu'on croyait solides se trouvent actuellement remises en cause », a quant à lui signalé le directeur de la fondation René Cassin, Sébastien Touzé.