Mme Charlotte Buimpe Diombelayi, Présidente Nationale de la Ligue des Femmes de l'UDS
Le Député National Charles Nawej, ancien Ministre des affaires sociales, a dernièrement proposé l'officialisation de la polygamie en République Démocratique du Congo. Cette initiative parlementaire a suscité de nombreuses réactions, surtout de la part de la gent féminine congolaise. Tel est le cas de la Présidente Nationale de la Ligue des Femmes de l'UDS, LIFUDS, Mme Charlotte Buimpe Diombelayi.
D'entrée de jeu, elle dégaine : «Nionso ezalaka aventure te ! Je suis très indignée de cette proposition archaïque de l'Honorable Charles Nawej pleurnichant pour l'officialisation de la polygamie dans notre pays. L'auteur de cette initiative parlementaire ignore que le mariage est une institution basée sur la volonté déclarée de deux personnes, à savoir l'homme et la femme, de vivre ensemble, laquelle volonté est d'ailleurs reprise dans la Sainte Bible qui stipule que l'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme au singulier et non à ses femmes au pluriel ».
Mme Charlotte Buimpe Diombelayi se déchaîne : « En conséquence, le mari devient le chef de la femme au singulier et non des femmes au pluriel. En remontant l'histoire à l'époque d'Adam et d'Eve, la polygamie n'était pas, au départ, prévue par Dieu. L'idéal de Dieu pour la stabilité de la famille est qu'il y ait un homme pour une femme ou une femme pour un homme. La polygamie est une contrefaçon de l'ennemi de Dieu pour conduire nos familles vers plus de crises. Mais, si Dieu semble l'avoir autorisée pour des cas exceptionnels, la polygamie est acceptée comme solution à un problème occasionnel. Elle ne doit pas devenir systématique ».
Selon la Présidente Nationale de la LIFUDS, « la polygamie constitue une violation injustifiable des droits des femmes et des enfants. Elle ne fait pas partie des valeurs fondamentales de la société. D'ailleurs, le Député National Charles Nawej a consacré tout son temps à une pratique aussi archaïque qu'invraisemblable. Dans la plupart des sociétés modernes, la femme est désormais capable de subvenir seule à ses besoins et de se protéger sans l'assistance de l'homme. Les hommes n'ont qu'à cesser de croire que la femme doit toujours vivre à leurs dépens. Mais, pour satisfaire leurs pulsions sexuelles incontrôlables, certains hommes comme l'auteur de cette maladroite proposition de loi s'affichent puissants et riches, considèrent ainsi la femme comme un objet de plaisir, une propriété privée. Ceci constitue une forme de violence faite à la femme. La polygamie est une idée périmée et démodée ».
La responsable des Femmes de l'UDS « veut savoir ce que la proposition de loi sur la polygamie pourra apporter comme changements en ce qui concerne l'amélioration des conditions de vie de la femme congolaise. Y aurait-il un plus dans les casseroles de nos familles ? Je ne le pense pas. Quel pays au monde a-t-il vu son budget être majoré grâce à la polygamie ? Il n'existe pas ».
Elle brocarde l'Honorable Charles Nawej : « Pour tout dire, nous avons honte de nos élus qui sont à court d'idées. Hier, c'était la proposition sur l'interdiction de la viande de chat et de chien. Aujourd'hui, c'est le tour de celle relative à la polygamie. Demain, on nous amènera la proposition autorisant le mariage homosexuel dans notre pays. Quelle infécondité intellectuelle ! Mieux vaut garder son silence que de nous proposer des lois bidon».
Mme Charlotte Buimpe Diombelayi estime que « l'Honorable Charles Nawej n'aime pas ses compatriotes congolais. Car, avec quel revenu mensuel pourra-t-on prendre en charge la polygamie ? Pour un Député National qui touche mensuellement 21 000 $US, cela est possible. Mais, ça ne sera pas la même chose pour le commun des mortels congolais. Si on autorise la polygamie, on devra aussi libéraliser et officialiser la polyandrie qui se pratique déjà dans notre pays chez les Bashilele du Kasaï. La LIFUDS trouve déshonorante qu'une telle proposition émane d'un ancien Ministre des affaires sociales qui pleurniche, toute honte bue, sur la polygamie. Ses propos sont des insultes à l'égard des femmes et démontrent son manque de considération vis-à-vis de celles-ci.»
La Présidente Nationale de la LIFUDS a terminé notre entretien par ces termes : «Les Femmes de l'UDS sont déterminées à mettre en marche toutes les batteries pour faire échec à cette idée diabolique. Elles condamnent avec la dernière énergie la polygamie qui est source de multiples conflits familiaux, qui perturbe l'éducation des enfants et qui provoque des violences ayant des répercussions négatives sur la santé des femmes et des enfants. Elle rend difficiles les relations en famille à cause de la jalousie, de la haine et des rivalités inutiles ».