Il n'y a pas grand-monde autour de lui, mais il a de l'assurance dans le regard. Quand nous l'avons rencontré en ce mardi 23 mai, aux alentours de midi, après sa première nuit passée la veille sur le parvis de la cathédrale Saint-Louis, il y avait un seul ami qui était venu le soutenir : Krishna Gangoo, un ancien du Mauritius Council of Social Service, au temps où Dana Chengan présidait l'organisation caritative...
«Je suis resté assez discret, y compris vis-à-vis des membres de ma famille. Je ne voulais pas qu'ils s'inquiètent pour moi ou qu'ils tentent de me décourager. Je ne voulais pas non plus qu'ils subissent des représailles à cause de mon engagement...»
Son combat est contre la vie chère. «Je vois trop de familles qui n'arrivent plus à boucler le mois, ou qui ne mangent plus à leur faim.»
Les mouvements sociaux ne le soutiennent pas ? «Ils ne sont pas venus encore, mais je suis sûr qu'ils me soutiennent dans leur coeur, car ce que je dénonce affecte tout le monde.»
Et Nishal Joyram qui avait fait grève contre la chèreté des produits pétroliers, n'a-t-il pas manifesté sa solidarité ? «Je ne l'ai pas encore vu», souffle Dana Chengan, qui a repris quelque part la lutte de Joyram, qui a dû mettre fin à sa grève de la faim, sur avis médical, après plus de 20 jours de jeûne.