Le Centre inter-Etats d'enseignement supérieur en santé publique d'Afrique centrale (Ciespac) a commémoré, le 23 mai à Brazzaville, la Journée internationale pour l'élimination des fistules obstétricales d'ici à 2030, en organisant une journée scientifique et éducative pour sensibiliser aux méfaits de cette affection.
La Journée internationale de l'élimination des fistules obstétricales a été instituée en 2012 par l'assemblée générale des Nations unies, en application de la résolution 67/147. Dans la zone de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale (Cémac), il y an environ par année 2500 nouveaux cas de fistules obstétricales dont 190 pour le Congo.
« C'est l'occasion de commémorer cette journée pour sensibiliser la population, d'attirer l'attention des pouvoirs publics et des partenaires au développement sur l'urgence d'agir en zone Cémac et que le corps médical redynamise d'activité », a indiqué le Dr Pierre Marie Tebeu, directeur du Ciespac. Dans la sous-région, le besoin de formation des professionnels et la prise en charge des femmes affectées s'imposent actuellement.
Les communications des exposants en webinaire et en présentiel ont été centrées sur les conséquences économiques, sociales et psychologiques des fistules obstétricales dans les six pays de la Cémac.
Les fistules uro-digestives, gastro-coliques, anales, artério-veineuses, pancréatiques, labyrinthiques et obstétricales sont soignables. Une fistule peut être asymptomatique ou engendrer un écoulement du premier viscère vers le second ou vers l'extérieur. Par exemple, le contenu digestif peut s'écouler par la peau ou dans les urines.
Un passage de gaz intestinal vers les voies urinaires ou d'urine vers le vagin peut aussi être observé. Non traitée, la fistule obstétricale provoque une incontinence chronique et peut entraîner divers troubles physiques : infections fréquentes, maladies rénales, blessures douloureuses et infertilité.
La cystographie de profil ou hystérographie peut affirmer le diagnostic d'une fistule vésico-utérine. L'urographie ou échographie vérifie le haut appareil en cas de problème urétéral. Il doit être précisé le plus objectivement possible après l'établissement du diagnostic.
Selon l'Organisation mondiale de la santé, pour prévenir la fistule obstétricale, il suffit de repousser l'âge de la première grossesse, de mettre fin aux pratiques traditionnelles préjudiciables et de faciliter l'accès aux soins obstétricaux. Pour le moment, seule une opération chirurgicale peut guérir la fistule obstétricale.