Ile Maurice: Examens médicaux - Analysons le parcours des prélèvements

Faire une prise de sang ou une extraction de tissus humains : une pratique routinière pour bon nombre d'entre nous. Mais qu'advient-il des échantillons après le prélèvement ? Quelles sont les étapes pour l'analyse en fonction des tests ? Nous avons fait une incursion au C-Lab de la clinique Wellkin en marge de la «Laboratory Week» du 23 au 29 avril.

Il est 10 h 25 ce jeudi 20 avril. Tout commence au comptoir de C-Lab Wellkin à Moka. «C'est là que les patients arrivent pour effectuer leurs examens médicaux. Les données y sont enregistrées ainsi que les modes de récupération des résultats, par courriel, via un lien sur message téléphonique avec un code d'accès ou en version imprimée pour le confort du client», explique Zaahirah Moreea Coowar, Head specialist Lab and Ops Excellence.

Ensuite, le patient est canalisé vers la salle de prélèvement. «Nous n'utilisons pas de seringue mais un dispositif de Safety Blood Collection, ce qui empêche tout contact avec le sang, tout risque de se piquer avec l'aiguille et surtout prône la 'zéro contamination'.

L'échantillon est placé dans un tube d'une couleur précise en fonction des tests à réaliser. Chaque tube contient des réactifs pour nous aider à effectuer des analyses spécifiques», poursuit Véronique Maugueret, Senior Clinical Lab Assistant. Par exemple, le tube violet convient au full blood count, le vert aux tests biochimiques, le gris pour le glucose entre autres. «La nuance indique déjà le département de laboratoire vers lequel le test sera acheminé», précise Hans Ramluggun, Lab Manager.

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Une étiquette contenant l'identifiant du patient est apposée sur l'échantillon qui sera alors transporté de manière sécurisée vers le laboratoire. Celle-ci agit aussi comme contrôle-qualité, souligne Zaahirah Moreea Coowar. Quelques minutes plus tard, on atterrit au laboratoire. Cet espace sécurisé regroupe divers départements dédiés à l'analyse des échantillons. Ceux-ci seront traités en vérifiant les codes-barres du patient sur le système de laboratoire numérique.

L'acheminement se poursuit vers l'unité spécifique au type de tests à réaliser. Au sein du laboratoire, des techniciens s'attellent aux analyses. L'édifice est ainsi spécialisé en microbiologie, analyse moléculaire en passant par l'hématologie, l'histologie, la biochimie, l'immunologie et le stockage de sang. Par exemple, le département moléculaire a permis de réaliser les tests PCR depuis 2020 juste après le ministère de la Santé.

Après la pandémie, celui-ci a poursuivi avec d'autres tests PCR pour les infections et maladies gastro-intestinales, des infections des voies respiratoires et les cancers entre autres. En 2021, un séquenceur de nouvelle génération pour des analyses génétiques avancées comme la détection de cancers héréditaires et des tests prénataux non invasifs, entre autres, a été acquis. Des équipements de pointe sont également disponibles au sein de cet espace ainsi que dans d'autres unités.

Quant au département de microbiologie, il se destine à l'étude des bactéries, champignons et virus entre autres. «Les tests permettent non seulement d'analyser les échantillons mais aussi d'identifier les traitements qui seront les plus indiqués», précise Zaahirah Moreea Coowar. D'ailleurs, ce département est doté d'un système d'identification bactérienne automatisée, ce qui facilite largement les analyses.

Parallèlement, l'histologie et la cytologie étudient les cellules vivantes et leur structure. Elles se fondent sur des technologies de pointe comme un scanner numérique entre autres. Selon les responsables du laboratoire, l'immunohistochimie (IHC) favorise le diagnostic des maladies comme le cancer et aide à différencier les divers types de cancers en vue de sélectionner les traitements ciblés des patients.

Pour sa part, la biochimie permet de savoir si certains organes fonctionnent correctement et de détecter des anomalies. Une fois que l'analyse débute, des réactions cliniques se produisent. Les résultats s'affichent alors sur l'interface de l'équipement et transférés sur le système selon le code-barres du patient. Ceux concernant les tests de routine peuvent être prêts entre deux et trois heures plus tard, estime Hans Ramluggun.

De plus, après le transfert des résultats de la machine au système, ceux-ci sont vérifiés par un pathologiste qualifié. Le Dr Rajiv Batra, pathologiste et responsable des services techniques, prodigue alors des conseils sur les tests spécialisés. Il effectue également les rapports pour les biopsies. «Comparé aux années précédentes, on note une progression des cancers. Le responsable du registre du cancer observe également cette hausse notamment pour ceux du colon et du sein», constate-t-il.

D'où le recours aux analyses précoces pour détecter les anomalies médicales. «Chaque département joue un rôle essentiel dans la fourniture de résultats de test précis et fiables. D'ailleurs, le laboratoire occupe une place stratégique au sein d'un centre de santé», affirme le Dr Elrike Van Der Merwe, Head of Quality and Clinical Services. Si les échantillons sanguins sont «discarded» après une semaine, les prélèvements de tissus pour des biopsies par exemple, entre autres analyses, sont conservés.

Revenant sur la Laboratory Week, Tina sharma, Chief Operating Officer de C-Lab, qui comprend 20 centres de collectes ainsi que le prélèvement à domicile et 93 employés, rappelle que la «priorité absolue est de fournir une expérience patient exceptionnelle» de l'établissement. Pour cela, un investissement dans les dernières technologies et un travail avec les meilleurs professionnels de santé sont privilégiés.

«En cette semaine dédiée aux laboratoires, nous sommes ravis d'ouvrir nos portes pour offrir une expérience unique et immersive au coeur de notre laboratoire de pointe. Nous sommes convaincus que cette opportunité permettra à nos patients et partenaires de mieux comprendre notre engagement envers l'excellence des soins de santé», conclut-elle.

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