Sénégal: Me Macodou Ndour, avocat de Ndeye Khady Ndiaye - « Toute décision qui sera rendue à l'issue de cette procédure-là, sera absolument viciée et ne sera pas crédible »

Prenant la parole pour expliquer le motif de leur boycott de l'audience à la chambre criminelle, sur l'affaire de viol présumé et menace de mort, opposant le leader de Pastef, Ousmane Sonko, à la masseuse Adji Sarr, les avocats de la patronne de Sweet beauté, Ndeye Khady Ndiaye, y compris ceux du maire de Ziguinchor, ont motivé leur acte par le refus du juge de permettre aux avocats nouvellement constitués de pouvoir prendre connaissance du dossier, qui compte 471 pages.

Nouvellement constitués ce matin, lors de l'ouverture de l'audience à la chambre criminelle de Dakar, dans l'afffaire de viol présumé et menace de mort opposant le président du parti Pastef, Ousmane Sonko à Adji Sarr, Me Macodou Ndour, avocat de la patronne du salon de massage Sweet beauté, Ndeye Khady Ndiaye, a dénoncé le fait pour le juge de leur refuser d'avoir le temps nécessaire de connaître le dossier .« Il y a des avocats qui étaient constitués depuis le début. Donc, c'était normal qu'ayant notamment fait constitution ce matin, que je puisse disposer du dossier et du temps nécessaire pour le consulter. Malheureusement le président nous a refusé ça parce que nous sommes six nouveaux avocats constitués », a argué Me Macodou Ndour.

Donc, fustige l'avocat de Ndeye Khady Ndiaye, « Aujourd'hui, c'est une nouvelle composition, le tribunal est présidé par un juge qui avait même siégé dans le dossier de Mame Mbaye Niang, et qui nous a refusé un droit basique, fondamental de la défense, le droit à disposer du dossier et à disposer du temps suffisant pour le consulter. C'est un dossier qui est composé de 471 pages, dont il y a des vidéos et plusieurs éléments audio. Donc, même un renvoi en huitaine ou quinzaine aurait été insuffisant pour nous permettre de pouvoir prendre connaissance de ce dossier-là. »

De l'avis de la robe noire, « il s'agit là, d'une violation flagrante des droits de la défense. Nous sommes en matière criminelle et que tout accusé qui comparaît devant la chambre criminelle a le droit d'être assisté par un avocat. C'est une prescription absolue du code de procédure pénale. »

Ainsi, devant cette situation, « les avocats d'Ousmane Sonko ont décidé de se retirer. Et les avocats de Ndeye Khady Ndiaye, qui étaient constitués depuis le début, qui étaient prêts eux, à plaider le dossier, parce qu'ils le connaissaient bien, ce sont solidarisés parce qu'ils ont estimés qu'il était inconcevable que des confrères nouvellement constitués, qui ne connaissent pas le dossier, qui ne l'ont pas lu, puissentse voir refuser la possibilité de plaider ce dossier -là », fulmine-t-il.

Toutefois, dira Me Ndour « Ce que nous constatons, les débats se sont poursuivis. Le président à décidé de poursuivre les débats malgré le fait que Ndeye Khady Ndiaye comparaît seule à la barre, ça c'est une violation du code de procédure pénale qui prescrit une obligation d'assistance de l'accusé, qui comparaît devant la chambre criminelle. »

« Ce que le président aurait dû faire, c'aurait été de constater qu'il n'y a pas d'avocat pour Ndeye Khady Ndiaye et de renvoyer le dossier, de saisir le bâtonnier pour la commission d'office d'un nouvel avocat ou bien demander à Ndeye Khady Ndiaye d'en constituer un ou plusieurs nouveaux. Ce qui n'a pas été fait. Ce qui vicie aujourd'hui à notre sens, la procédure. Toute décision qui sera rendue à l'issue de cette procédure-là, sera absolument viciée et ne sera pas crédible en tout cas aux yeux de l'opinion », a martelé le conseil de la défense.

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