Afrique: Journée Internationale d'Elimination de la Fistule Obstétricale - Le Ministre de la Santé appelle à la prise de conscience

Le monde entier célèbre chaque 23 mai la Journée internationale d'élimination de la fistule obstétricale. Pour cette année, le thème retenu est « 20 ans après : des progrès insuffisants ! Agissons maintenant pour éliminer la fistule d'ici 2030 ».

En République démocratique du Congo (RDC), la journée a été marquée par l'adresse à la nation du ministre de la Santé, Hygiène et Prévention, le Dr Samuel Roger Kamba, rappelant que la fistule obstétricale demeure un problème de santé publique. La fistule obstétricale, a-t-il dit, constitue un des plus grands drames chez la femme de par ses répercussions qui sont à la fois médicales, économiques, psychologiques et sociales.

Les femmes vivant avec une fistule obstétricale, a-t-il fait savoir, sont extrêmement gênées par le fait de ne pas pouvoir contrôler l'émission de leurs urines. "Leur douleur et leur honte peuvent être encore renforcées par des infections à répétition, des lésions vaginales, une stérilité pouvant rendre leur vie pénible", a-t-il indiqué.

Face à ce drame, le ministre Samuel Roger Kamba a appelé à la prise de conscience quant à la gestion rationnelle des fonds alloués pour lutter contre ce fléau qui marginalise la femme. "La fistule obstétricale constitue un problème de santé publique dans notre pays.

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Elle met la femme, qui en est porteuse, au ban de la société et ternit son avenir. Il nous appartient tous d'en prendre conscience pour amener tous les investissements à servir directement pour les besoins pour lesquels ils ont été donnés ", a-t-il poursuivi.

Plus de deux millions de femmes souffrent des fistules obstétricales a travers le monde, a affirmé le ministre de la Santé, estimant à plus de deux millions de jeunes femmes vivant avec une fistule obstétricale non soignée, et que cinquante à cent mille nouveaux cas surviennent chaque année. Il est probable que ces chiffres, a-t-il renchéri, soient sous-estimés parce que ces jeunes filles ou ces femmes ont tendance à vivre dans la honte, le silence et l'isolement, et ne sont pas connues du système de santé.

A en croire le patron de la santé, en RDC, les données récentes notifiées en 2022 dans le DHIS2 relèvent 3161 cas des fistules obstétricales notifiés sur toute l'étendue du territoire national. Plusieurs facteurs expliquent ce phénomène, à savoir les mariages et maternités précoces, la pratique courante de l'accouchement à domicile sans aucune assistance d'un personnel qualifié, la faible disponibilité des services de soins obstétricaux et néonatals d'urgence, la faible utilisation des méthodes de planification familiale moderne et la faible accessibilité géographique et financière.

Face à cette situation, le ministre Samuel Roger Kamba a souligné que le gouvernement et ses partenaires multiplient des stratégies idoines en vue d'infléchir les tendances. C'est dans ce cadre que le ministère de la Santé, à travers le Programme national de santé de la reproduction, organise depuis 2006 des campagnes de réparation de la fistule obstétricale avec l'appui du Fonds des Nations unies pour la population.

Dans la même optique, le ministère et ses partenaires ont mis en place un comité national de pilotage pour l'élimination de la fistule obstétricale, un programme de formation pour la prise en charge des femmes porteuses de fistule obstétricale.

Le ministre de la Santé, Hygiène et Prévention a loué les efforts du chef de l'Etat dans le cadre de la couverture sanitaire universelle et remercié les différents bailleurs de fonds qui accompagnent la RDC, surtout tous les chirurgiens réparateurs de la fistule obstétricale pour leur bravoure et leur apostolat.

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