Banjul, 23 mai (APS) - Le professeur de droit constitutionnel Kossi Mawuli Agokla a souligné, mardi, à Banjul, la nécessité de "crédibiliser" les mécanismes d'alerte précoce pour prévenir les coups d'Etat en Afrique de l'Ouest.
M. Agokla a insisté sur l'urgence pour la CEDEAO de mettre en oeuvre son mécanisme d'alerte pour prévenir le renversement des pouvoirs démocratiquement élus dans la région.
Il intervenait à une conférence internationale sur les changements anticonstitutionnels.
Kossi Mawuli Agokla, ancien dirigeant du Centre régional des Nations unies pour la paix et le désarmement en Afrique, basé à Lomé, appelle en même temps à réfléchir à l'extension des compétences de la Cour de justice de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Le spécialiste du droit constitutionnel préconise aussi l'instauration d'un droit d"'ingérence" de la juridiction communautaire dans les Etats membres, de telle sorte que les auteurs des coups d'Etat soient écartés de toutes les fonctions électives.
M. Agokla était l'un des intervenants d'un panel consacré aux mécanismes de prévention, de gestion et de règlement des conflits, au centre international de conférences Dauda Kairaba Jawara, dans la capitale gambienne.
Les participants ont discuté de l"'architecture de paix et de sécurité" de la CEDEAO, ainsi que du mécanisme de prévention, de gestion et de règlement des conflits de l'organisation.
Le panel faisait partie du programme d'une rencontre de cinq jours qu'organise depuis lundi la Cour de justice de l'institution régionale en vue de la "tolérance zéro" à l'égard des auteurs des changements de gouvernement menés avec des moyens anticonstitutionnels.
Les panelistes ont ainsi abordé les questions relatives au règlement des litiges dans le cadre du mécanisme de non-implication de la Cour de justice de la CEDEAO.
Ils ont discuté aussi du "régime des sanctions" et de la nécessité d'une action commune visant à rétablir l'ordre constitutionnel partout où il a été renversé au sein de la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest.
Près de 200 acteurs du monde judiciaire, politique et d'autres secteurs prennent part à cette rencontre internationale de la Cour de justice de la CEDEAO.
De l'envoyé spécial de l'APS