Après plus de 17 tours d'horloge de débats houleux devant la Chambre criminelle de Dakar où s'est ouvert, ce mardi 23 mai, le procès de l'affaire « Sweet beauty », le procureur a demandé au juge de condamner Ousmane Sonko à une peine de 10 de réclusion criminelle et 5 ans de prison ferme pour corruption de la jeunesse. Dans son long réquisitoire, le magistrat a souligné que « l'acte sexuel ne peut être contesté et l'accusé refuse de se soumettre au test Adn ». Il a, en outre, demandé la requalification des faits en retenant contre le maire de Ziguinchor « la corruption de la jeunesse », évoquant, dans la foulée, la « nécessaire » protection des mineurs. Le procureur d'ajouter que l'accusatrice d'Ousmane Sonko « fait partie des jeunes protégés par l'article 324, alinéa 2 du Code pénal ».
Pour ce qui est de Ndèye Khady Ndiaye, le parquetier réclame une peine de 5 ans de réclusion criminelle pour « complicité de viol » et 1 an d'emprisonnement ferme pour « diffusion de photos obscènes, attentat aux bonnes moeurs et incitation à la débauche». Car, d'après lui, elle a tout coordonné parce qu'elle a été à l'hôpital et que Adji Sarr a eu à gérer le salon.
Lors des plaidoiries, la partie civile a réclamé 1, 5 milliard de FCFA à Ousmane Sonko à titre de dommages et intérêts. Elle a demandé aussi au juge de la Chambre criminelle de Dakar de fixer la contrainte par corps au maximum et de mettre Ousmane Sonko hors d'état de nuire. «Une femme n'a que son intimité », a déclaré Me El Hadji Diouf.
Le conseil de poursuivre lors de la plaidoirie : «Adji Sarr a souffert depuis le début de cette affaire en plus de cela, son intimité de femme est déshonorée. Il n'a rien également. Mamour Diallo qui voulait l'aider est victime d'un lynchage public ».
Le délibéré attendu le 1er juin prochain
En tout état de cause, les accusés seront édifiés sur leur sort le 1er juin prochain, date retenue pour le délibéré.
A rappeler que malgré le retrait des avocats de Ndèye Khady Ndiaye et de ceux d'Ousmane Sonko qui ont demandé le report du procès, le juge Issa Ndiaye a retenu l'affaire.
A la barre, Adji Sarr et son ex-patronne ont, chacune, tenté de se défendre face aux questions du juge, du procureur et des avocats de la partie civile. A noter qu'en l'absence de l'accusé, la défense ne peut pas prendre la parole en vertu des dispositions de l'article 308 du Code de procédure pénale.
Les débats ont tourné autour des types de massages pratiqués dans ledit salon, la qualité et l'âge des masseuses, ainsi que les circonstances dans lesquelles les faits supposés de viols et de menaces de mort se sont produits.
Les témoins, notamment Ibrahima Coulibaly, époux de Ndèye Khady Ndiaye, Aissatou Ba dite maman, masseuse, Ndèye Sokhna Sène, Seydna Oumar Touré, ex-capitaine de la gendarmerie, ou encore le Dr Alfousseyni Gaye ont été appelés devant le prétoire.
Dans cette affaire, Adji Sarr accuse l'opposant, Ousmane Sonko de viols et de menaces de mort. Quant à Ndèye Khady Ndiaye, qui est apparue en état de grossesse, elle est poursuivie pour diffusion d'images contraire aux bonnes moeurs complicité de viol et incitation à la débauche.