Ce 24 mai, à La Haye aux Pays-Bas, ont lieu les demi-finales du Championnat du monde de débat inter-universitaire, un concours d'art oratoire, prisé sur la scène internationale francophone, dans lequel deux équipes malgaches sont encore en lice. L'équipe de l'Université d'Antananarivo affrontera - en distanciel - l'équipe de La Haye quand l'équipe de l'Université catholique de Madagascar sera opposée à celle de l'Université de Tahiti. Quelques heures avant la compétition, rencontre avec le trio de l'Université catholique durant sa dernière séance d'entraînement. Une équipe qui a fait de sa spontanéité et de sa capacité à improviser, une des clés de son succès.
« Donc là, si jamais ils parlent d'ingérence, moi je prévois de répliquer en disant que non, on parle ici "d'intervention humanitaire" et qu'il y a lieu de faire la différence ... » « Les mécanismes de gestion des conflits au niveau national et régional sont suffisamment efficaces sans faire intervenir des acteurs venant d'autres régions du monde », c'est à partir de cette problématique que l'équipe malgache va débattre ce mercredi soir.
Dans la salle de classe mise à leur disposition, les trois étudiants en 5e année de sciences politiques à l'Université catholique de Madagascar, affutent leurs arguments. « Avec mes coéquipiers Joseph et Tandrify, on est toujours très détendus avant chaque match, raconte Corélia Elcène Boutoube, 20 ans, l'une des trois orateurs. On s'est bien préparés, donc je dirais que je me sens sereine. C'est un très grand challenge et également une opportunité, pour notre équipe, de montrer que les jeunes Malgaches ont du talent. »
Un appel aux dons en cas de victoire
La simulation se fait sous les oreilles aiguisées de Gaël Rafidison, le coach en art oratoire des deux équipes malgaches demi-finalistes : « Ca va faire trois mois qu'on s'acharne jour et nuit pour produire du contenu impactant, avec les deux équipes. On fait des brainstorming, c'est-à-dire que l'on cadre la thématique, on définit les concepts, on s'approprie les définitions et on pose le cadre qui convient selon les positions pour et les positions contre - puisqu'il faut que l'on maîtrise les deux positions (c'est un tirage au sort qui définit quelle position l'équipe va devoir défendre durant le concours). On répartit ensemble qui va travailler sur quel argumentaire. Et ce n'est qu'après cela que l'on fait des simulations de débat, avec un contradicteur - en l'occurrence, moi - pour voir comment ça se passe en conditions réelles. »
Le coach rêve d'une finale où ses deux équipes s'affronteraient mutuellement. Résultat ce soir. En cas de victoire, les orateurs malgaches espèrent participer à la finale à La Haye et ont lancé un appel aux dons pour financer leur voyage.