Congo-Kinshasa: Après enquête dans quelques provinces , RDC - La LICOPADEL se dit choquée du non-respect des Droits Humains

La Ligue congolaise pour la paix, les droits de l'homme et les élections (LICOPADEL), dirigée par Me Pindu-di-Lusanga Patrick, a présenté, le mardi 23 mai 2023, en son siège situé dans la commune de Lemba/Salongo, un rapport d'enquête et du monitoring sur le respect des droits sociaux économiques de la population et le respect des pratiques démocratiques et de libertés publiques dans le milieu rural et péri-urbain des provinces de Kwango, Sud-Ubangi, Kongo Central, Kasaï-Central et de la Ville-province de Kinshasa (plus précisément dans les communes de Mont-Ngafula et Ngaliema).

Dans ce rapport, la LICOPADEL s'est focalisée sur les cas des violations des droits de l'homme et les avis et préoccupations de la population congolaise sur la situation socio-économique et la tenue des élections dans le délai constitutionnel.

C'est dans le cadre de son projet d'appui et de promotion des droits humains et la participation des femmes, des jeunes et des peuples autochtones au processus électoral inclusif dans le milieu rural et péri-urbain en rapport avec les instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux ratifiés et promulgués par la RDC.

En vue de lutter contre les injustices sociales et faire la promotion des droits de l'homme, la Licopadel a, du 12 avril au 12 mai 2023, axé son enquête sur l'accès de la population à l'eau, à l'électricité, à l'emploi, à la nourriture, à l'éducation et à la liberté, à une justice équitable dans les commissariats et sous-commissariats de la police nationale congolaise.

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Après cette enquête, il s'avère dans un rapport présenté par M. Philippe Mangala Songa, Secrétaire exécutif national, que la République démocratique du Congo est loin d'être un Etat de droit, malgré les discours des autorités promettant mettre fin à l'impunité et aux violences.

Sur ce, la Licopadel se dit très choquée par le non-respect des droits humains et déclare haut et fort que le non-respect des droits humains démontre que les instruments juridiques, des pratiques démocratiques et de libertés publiques ne sont pas en application en République démocratique du Congo. Pour preuve, les récentes manifestions politiques du 20 mai 2023 se sont se soldées aux violations des droits de l'homme.

Détails

Dans leur rapport, les enquêteurs de la Licopadel ont constaté dans certains quartiers et provinces, entre autres, le manque criant d'eau potable, d'électricité stable, les soins de santé coûtent cher. D'où, la population a du mal à accéder aux soins de santé primaire et beaucoup de familles ont perdu leurs enfants et membres par manque d'argent. Il est clairement mentionné dans ce rapport que les filles dont l'âge varie entre 13 à 17 ans sont violées par les bandits (kuluna) à cause de l'obscurité.

"Les filles sourdes-muettes et les malvoyantes sont généralement violées. Et, elles n'ont d'accès facile en justice", a révélé l'enquêteur Justin Anakeka, secrétaire administratif de la Licopadel. L'insécurité causée par les "kuluna" en collaboration avec les éléments de la police a été également remarquée dans la commune de Mont-Ngafula (Kinshasa).

Il a également souligné que la justice est corrompue dans certains commissariats de la police nationale congolaise. C'est dire que la population n'a pas droit à l'égalité devant la justice. C'est-à-dire, la justice dépend des conditions sociales des victimes et des présumés auteurs. Bref, trop de bavures ont été observées dans certaines provinces dont des enlèvements des mineurs et des tracasseries routières.

Recommandations

Eu égard à toutes les violations précitées, la Licopadel recommande au Gouvernement congolais de respecter et faire respecter les engagements et obligations nationaux, régionaux et internationaux sur la promotion et la protection des droits de l'homme ; de mettre des mécanismes de suivi dans le traitement des dossiers judiciaires ;

de construire des prisons et cellules pour les enfants en conflits avec la loi ; de doter les commissariats de la police des moyens de déplacement et construire des établissements de garde et d'organiser des formations pour les OPJ, les assistants sociaux sur les matières de la loi portant protection de l'enfant.

A la société civile de vulgariser les lois sur les droits des détenus et la loi portant protection de l'enfant ; d'organiser les campagnes de sensibilisation pour les informations de la population sur les droits de l'homme et les libertés publiques...

Aux partenaires techniques et financiers d'appuyer techniquement et financement le programme du projet d'appui et de la promotion des droits humains et la participation des femmes, des jeunes et des peuples autochtones au processus électoral inclusif dans le milieu rural et péri-urbain en rapport avec des instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux ratifiés et promulgués par la RDC exécuté par le Licopadel ; d'élargir le champ d'enquête afin d'aller dans d'autres coins de la RDC.

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