Au cours d'une conférence de presse, tenue le weekend dernier, au quartier général de la MONUSCO, Bintou Keita, Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC, a livré la position de la MONUSCO face aux échéances électorales qui se pointent à l'horizon en République Démocratique du Congo.
La cheffe de la MONUSCO a recommandé à la CENI de tout mettre en oeuvre pour créer la confiance avec les parties prenantes du processus électoral, et elle doit aussi entretenir le dialogue et prendre en considération les observations et les recommandations constructives des missions d'observation, et enfin d'assurer un audit externe crédible et indépendant du fichier électoral.
Face aux enjeux sociopolitiques que traverse la RDC notamment, la catastrophe de Kalehe, la situation sécuritaire dans la partie Est de la RDC, ainsi que le processus électoral dont le scrutin est prévu en décembre 2023, le numéro 1 des Nations Unies en RDC a indiqué que la MONUSCO poursuit ses bons offices en faveur de la tenue d'élections transparentes, crédibles, inclusives et apaisées dans les délais constitutionnels afin de sauvegarder la paix et éviter des conflits sociopolitiques.
«En effet, des élections de qualité participent à la stabilité politique et institutionnelle du pays, et permettront donc à la RDC de s'atteler à consolider son développement socioéconomique. De telles retombées permettront de bâtir une paix durable et de favoriser le retrait responsable et définitif de la Mission », a-t-elle précisé, avant de signaler qu'à la demande de la CENI, plus de 150 tonnes de matériel pour l'enregistrement des électeurs ont été transportées par la MONUSCO dans les trois provinces où la Mission de cette organisation est encore présente, notamment dans le Nord-Kivu, le Sud-Kivu et l'Ituri.
Pour préserver la cohésion nationale et l'unité nationale pendant la campagne électorale, la MONUSCO appelle les représentants de la classe politique à la retenue, et à combattre le tribalisme et les discours de haine sous toutes leurs formes et d'où qu'ils viennent, notamment en engageant ou en favorisant des poursuites contre les auteurs de tels abus en RDC et dans les pays où la RDC dispose d'une représentation diplomatique.
Ensuite, elle a indiqué que, la MONUSCO demeure pleinement engagée auprès du Gouvernement et du peuple congolais pour créer les conditions d'un retrait responsable et durable des provinces où elle est encore déployée. Les discussions se poursuivent avec le Gouvernement pour faire avancer le présent processus électoral.
Situation sécuritaire à l'Est
«Je réitère mon appel au calme et invite les différentes parties à cesser immédiatement les violences contre les populations civiles et à poursuivre le dialogue pour un retour définitif de la paix et de la cohésion entre les communautés », a-t-elle lancé son appel au calme avant toutefois de notifier que, le M23 contrôle toujours les axes et les territoires environnants.
D'emblée, la Représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC précise que les processus politiques en cours au Nord-Kivu ont permis une relative accalmie et un désengagement relatif du M23 de certaines positions au profit de la Force de la Communauté Est-Africaine.
Ainsi, la MONUSCO est prête à soutenir ce processus et encourage les pays de la région et le Gouvernement à s'y engager activement, en honorant les principes du P/DDRCS et du processus de Nairobi. Cela est d'autant plus important pour leur permettre de réorienter les efforts dans la province de l'Ituri afin de répondre efficacement à la spirale de violences.