Bank Al-Maghrib annonce avoir procédé à l'augmentation du volume global de ses injections de 73,8 milliards à 77,5 milliards
Le besoin en liquidité des banques s'est accentué en avril 2023. Selon les données publiées récemment par Bank Al-Maghrib, il s'est établi à 65,4 milliards de dirhams en moyenne hebdomadaire, contre 60,3 milliards un mois auparavant.
Cette évolution reflète la hausse de la circulation fiduciaire, a indiqué la Banque centrale dans sa revue mensuelle de la conjoncture économique, monétaire et financière -Mai 2023.
C'est dans ce contexte que Bank Al-Maghrib a procédé à l'augmentation du volume global de ses injections qui sont passées «de 73,8 milliards à 77,5 milliards, incluant 41,8 milliards sous forme d'avances à 7 jours, 17,6 milliards à travers les opérations de pension livrée à long terme et 18,1 milliards dans le cadre des prêts garantis à long terme».
Sur le marché interbancaire, l'institut d'émission annonce que le volume quotidien moyen des échanges s'est établi à 3,7 milliards alors que le taux moyen pondéré s'est situé à 3% en moyenne.
En avril dernier, les taux des bons du Trésor n'ont pas connu globalement de variations significatives sur les autres marchés, a également constaté la Banque centrale affirmant que les taux créditeurs ont augmenté en mars de 11 points de base (pb) à 2,49% pour les dépôts à 6 mois et ont diminué de 4 pb à 2,58% pour ceux à un an.
Toujours selon BAM, qui exerce le privilège d'émission des billets de banque et des pièces de monnaie ayant cours légal sur le territoire du Royaume, s'agissant des taux débiteurs, «les résultats de l'enquête de Bank Al-Maghrib auprès des banques relatifs au premier trimestre 2023 indiquent une hausse trimestrielle du taux moyen global de 53 pb à 5,03%».
Il est à noter que par secteur institutionnel, les données montrent que les taux assortissant les prêts aux entreprises ont augmenté de 68 pb à 4,98%.
Comme l'explique la Banque centrale dans sa revue, cette évolution reflète « des accroissements de 79 pb de ceux des facilités de trésorerie et de 43 points de ceux des prêts à l'équipement à 4,98% et 4,81% respectivement ».
Pour ce qui des crédits aux particuliers, il ressort des mêmes données que les prêts à la consommation ont connu une progression de 55 pb à 6,95% tandis que ceux à l'habitat ont en parallèle quasiment stagné à 4,36%.
A en juger par les données publiées dans la revue de BAM, au niveau de la masse monétaire, il ressort que l'agrégat M3 a enregistré un accroissement annuel de 6,9% en mars 2023.
Selon la même source, par principales composantes, les chiffres suggèrent que «les dépôts à vue auprès des banques ont augmenté de 9,6%, résultat notamment des hausses de 9,4% de ceux des ménages, de 10,6% de ceux des entreprises privées et de 23,2% pour les dépôts du secteur public», a poursuivi l'organisme public.
Quant à la circulation fiduciaire, elle s'est accrue de 11,9%, les titres OPCVM monétaires de 9,1% et les dépôts en devises de 2,6%, a-t-on souligné relevant que les comptes à terme auprès des banques ont à l'inverse reculé de 9,7%, reflétant en particulier des diminutions de 60% des dépôts des sociétés financières et de 2,1% de ceux des ménages.
Selon BAM, par source de création monétaire, «le crédit bancaire s'est accru de 5% en mars, avec des progressions de 1,1% pour les prêts au secteur financier et de 5,7% du crédit destiné au secteur non financier».
Analysant l'évolution par secteur institutionnel, la Banque centrale constate que le crédit aux entreprises privées a progressé de 4,9%, en lien essentiellement avec l'accroissement de 5,3% des facilités de trésorerie et de 4,2% des prêts à l'équipement.
Signalons que les crédits aux ménages ont progressé de 3,6%, traduisant notamment des augmentations de 2,6% des prêts à l'habitat et de 2,7% de ceux à la consommation, comme l'a expliqué l'institut d'émission constatant que les concours aux entreprises publiques ont connu pour leur part une expansion de 33,1%, reflétant principalement des hausses de 143,8% des facilités de trésorerie et de 14,3% des prêts à l'équipement».
Quant aux créances en souffrance, la revue mensuelle de BAM note qu'elles ont progressé de 5% pendant que leur ratio à l'encours du crédit bancaire s'est situé à 8,7%. La Banque centrale précise qu'«elles se sont accrues de 8,4% pour les entreprises non financières privées et de 1,6% pour les ménages, portant leurs ratios à 12,4% et 9,7% respectivement».