Le Premier ministre, Amadou Ba, a présidé hier, mardi 23 mai 2023, un Conseil interministériel consacré à la prévention et à la gestion des inondations en 2023. Au sortir de ce conclave, 14 recommandations ont été retenues pour prévenir et mieux gérer ce fléau durant l'hivernage 2023.
14 recommandations phares pour prévenir et gérer les inondations en 2023, c'est ce qui ressort du Conseil interministériel sur les inondations présidé par le Premier ministre, Amadou Ba, hier, mardi 23 mai 2023. Au titre de ces recommandations lues par le chef du gouvernement, la première, c'est le ministère de l'Assainissement qui devra finaliser et rendre disponible la cartographie, au plus tard fin joint 2023, des zones et sites inondables. «Cette cartographie est disponible, elle nous été présenté, je crois qu'il faut la rendre disponible et la vulgariser», a ordonné Amadou Ba.
La deuxième concerne toujours le ministère de l'Assainissement «qui prendra les mesures nécessaires pour s'assurer de la finalisation et de la bonne conduite des opérations pré-hivernales de curage des canaux, recordages, bassins et réceptacles, entretien des lacs et marigots, entretien et maintenance du matériel et équipement de pompage, au plus tard fin juin 2023». Troisièmement, les ministères des Transports terrestres, de l'Urbanisme et des Collectivités territoriales «veilleront à l'enlèvement régulier des ordures ménagères, pour éviter d'impacter le réseau et les ouvrages, ainsi qu'au désensablement régulier de la voirie et la dépose des résidus».
En quatre, il est écrit que les ministres de l'Intérieur et de l'Assainissement «procéderont au recensement exhaustif de tout le matériel de pompage antérieurement acquis et devront prévoir un dispositif de ramassage après l'hivernage». Ce matériel doit être disponible à partir du 15 juin et devra être rassemblé fin novembre, pour être récupéré et prévoir les hivernages prochains. En cinquième lieu, les ministres de l'Intérieur, de l'Assainissement et de l'Urbanisme «veilleront d'abord à la préservation des voies exécutoires d'eau pluviale, ensuite à finaliser le recensement des cas d'occupation des voies naturelles des eaux pluviales et des zones basses à Dakar et l'étendre aux agglomérations urbaines des zones des autres régions. Donc, pour ça, nous attendons le travail particulièrement efficace de la DSCOS. Et enfin assurer un pré-positionnement des motopompes de grandes capacités sur les points endémiques déjà identifiés», a insisté Amadou Ba qui prévoit, avec le Gouverneur de Dakar, une descente sur terrain «pour voir si le matériel est déjà sur place».
Recrutement de volontaires de la prévention de la gestion des inondations
Sixièmement, il recommandé au ministre de l'Energie d'assurer «l'installation diligente des descentes électriques pour le pompage, partout où c'est nécessaire, durant toute la période hivernale». Au point sept, le ministres des Finances et le ministre de l'Assainissement «diligenteront la mise à disposition de moyens prévus dans le cadre de la matrice d'actions prioritaires qui sert également à appuyer les structures comme la Brigade nationale des Sapeur-pompier (BNSP), le Service nationale de l'hygiène (SNH), la Direction de la protection civile (DPC), l'Office national de m'assainissement (ONAS) et l'ANACIM, entre autres». Et, en huit, il revient ministre de l'Assainissement et celui ministre des Collectivités territoriales de prendre «les dispositions spéciales de gestion des eaux pluviales dans les cités religieuses en perspective des magal et du gamou».
La recommandation neuf dit que les ministres de l'Intérieur, des Infrastructures, de l'Assainissement, de la Santé et de l'Environnement «accorderont une attention particulière à tous les point critiques jouant un rôle stratégique sur les plans économique, social, environnemental et de la mobilité urbaine et interurbaine». La suivante (dix) invite les ministres des Infrastructures, de l'Urbanisme, du Développement communautaire à prendre «les dispositions utiles pour accélérer les travaux en cours susceptibles d'impacter la gestion de l'hivernage 2023, à défaut, mettront en place des mesures transitoires palliatives sur les sites concernés». Alors que la onzième engage les ministres des Finances, de l'Assainissement et de la Jeunesse à procéder, «pour la durée de l'hivernage, à un recrutement de volontaires de la prévention de la gestion des inondations, dans le cadre du programme "Xëyu Ndaw Ni" et des volontaires du Service civique national».
Les départements de Rufisque et de Keur Massar, le nouvel épicentre des inondations à Dakar
S'agissant des trois dernières exhortations du Premier ministre, la douze s'adresse aux ministres de l'Intérieur, des Collectivités territoriales et de la Jeunesse qui «veilleront à développer la culture risque en matière d'inondations chez les communautés à travers un dispositif de mobilisation, de communication, de sensibilisation et d'alerte précoce. Ils accompagneront les Collectivité territoriales dans l'élaboration des Plans de contingence».
Pour ce qui de la recommandation treize, il faut retenir que le ministre des Finances «renforcera les moyens financiers des structures opérationnelles (BNSP, ANACIM, ADM, APIX) pour améliorer leur niveau d'équipement et leur capacité d'intervention. Il prendra les dispositions appropriées pour résorber les arriérés de factures dues aux entreprises intervenant sur les travaux de prévention des inondations». Et en fin en quatorze, c'est le ministre de l'Assainissement qui «veillera à l'exécution, dans les délais, par les entreprises, des travaux en relation avec le ministre des finances, au règlement des factures selon les niveaux d'exécution et discutera avec toutes les entreprises pour stabiliser les coûts et rendre parfait les contrats pour une bonne exécution», détaille Amadou Ba devant les services de l'Etat mobilisés pour une gestion anticipative des inondations.
Pour sa part, le gouverneur de Dakar, Al Hassan Sall, a prôné des «mesures exceptionnelles» pour atténuer les effets des inondations et permettre aux populations de la capitale sénégalaise de vivre un hivernage avec le moins possible de désagréments. Relevant, tout en exprimant son inquiétude, que l'épicentre des inondations, dans la région de Dakar, «s'est progressivement déplacé vers les départements de Rufisque et de Keur Massar».