Congo-Kinshasa: Ça fait parler

Des interpellations en cascade. Des arrestations signalées dans le rang de manifestants. La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) en colère. Des leaders politiques, toutes tendances confondues maintenant, au chevet de toutes les victimes blessées. Eh bien, l'après marche du quatuor de l'Opposition fait déjà couler encre et salive.

Les esprits se chauffent tellement que tout porte à croire que le décor de l'intolérance et de la violence est bel et bien planté. Et, visiblement, la frustration s'est invitée dans le chef des uns et des autres au moment où toute l'attention devrait être, en principe, orientée vers le processus électoral en cours pour, éventuellement, des ajustements nécessaires devant conduire, de façon apaisée, transparente et crédible, aux joutes électorales de décembre prochain, telles que prévues par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), conformément aux délais constitutionnels.

Juste deux jours après les échauffourées enregistrées suite à l'interdiction de la marche des partis LGD de Matata Ponyo, Ensemble de Moïse Katumbi, ECIDé de Martin Fayulu et Envol de Delly Sesanga, au niveau de Kianza, à Ngaba, quelques membres de ce camp de l'Opposition, en l'occurrence les députés Daniel Safu et Mike Mukebayi sont tombés dans le collimateur de la Justice. Si le député provincial Mukebayi a été arrêté et transféré, lundi, au Parquet général de la Gombe, le député national Safu, lui, reste imprenable ou, à la limite, introuvable.

Il est reproché à ces deux élus du peuple d'avoir énervé la cohésion nationale en divulguant des propos susceptibles d'inciter à la haine contre la tribu Luba lors de leur passage sur la chaine de télé CML 13 TV, le samedi dernier. Pendant ce temps, la CENCO condamne fermement les actes de violence recensés en marge de cette manifestation là.

Elle indexe le gouverneur Ngobila comme le responsable de tous les dégâts et dérapages enregistrés pour le fait d'avoir imposé aux organisateurs l'itinéraire allant du Rond-point Sakombi à l'YMCA alors que le quatuor de l'Opposition voulait bien débuter la procession au niveau de Super Lemba. Ce qui pousse Muzito à exiger une enquête indépendante pour établir les responsabilités.

Le comble est que tout ceci arrive pendant que ça brûle dans l'Est. La cohésion tant prônée se voit menacée. Pour combien de temps ? Nul ne le sait encore. Encore que les quatre leaders ont promis un sit-in ce 25 mai devant le bâtiment administratif de la CENI. Jusqu'où le bout du tunnel ?

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