Le gouvernement rencontrera les députés pour une séance d'évaluation. La séance de face-à-face réapparaît dans l'agenda de la Chambre basse après les tensions de décembre dernier.
La hache de guerre est-elle réellement enterrée entre Christian Ntsay et les députés de la majorité ? La réponse à cette question qui a intrigué les observateurs depuis le mois de décembre dernier pourrait être apportée dès aujourd'hui à la Chambre basse. Le Premier ministre et son gouvernement feront face aux députés, selon l'ordre du jour qui a été publié par l'Assemblée nationale. Sauf changement, Christian Ntsay ouvrira le bal aujourd'hui à partir de 10h. Le locataire de Mahazoarivo est amené à défendre son bilan devant les élus de la Chambre basse, qui l'ont fustigé il y a quelques mois. Car entre lui et les députés, la tension a été à son comble fin 2022. En décembre dernier, certains députés de la majorité, soutenus par les opposants, ont tiré à boulet rouge sur le Premier ministre lors de la session précédente. Ils ont voulu son départ de Mahazoarivo. Si les députés maintiennent alors le cap, les discussions risquent d'être houleuses aujourd'hui à Tsimbazaza.
Motion de censure
En décembre, les séances habituelles de face-à-face n'ont pas eu lieu suite à deux reports dans l'agenda de la seconde partie de la session de l'Assemblée nationale. Ces séances orales qui reviennent aujourd'hui seront, entre autres, les « moyens d'information du Parlement à l'égard de l'action gouvernementale » selon l'article 102 de la Constitution. Mais lors de la dernière session, l'évaluation orale de l'exécutif a été ratée étant donné la relation qui a été encore électrique entre le gouvernement et les députés. Ces élus ont voulu défaire la mouture actuelle du gouvernement par le biais d'une motion mort-née, puis ont réclamé le départ de Christian Ntsay. Le face-à-face a été botté en touche en conséquence.
Online
La session de décembre a été historique. Car depuis cette législature, pour la première fois, les députés ont refusé de rencontrer le Premier ministre et son gouvernement dans le cadre d'un face-à-face à l'Assemblée nationale. Et même topo au niveau du Sénat. Durant la pandémie, en 2020, pourtant, l'option online a été adoptée pour répondre aux exigences des dispositions constitutionnelles qui stipulent dans son article 102 qu' « une séance par quinzaine au moins, y compris pendant les sessions extraordinaires prévues à l'article 76, est réservée aux questions des membres du Parlement et aux réponses du Gouvernement ».
Questions sécuritaires
Le face-à-face entre le gouvernement et les députés est prévu durer cinq jours. Après l'oral du Premier ministre, le ministre de la Défense nationale et le secrétaire d'Etat en charge de la gendarmerie suivront le pas. Les questions sécuritaires seront au centre des discussions durant cette séance. Dans l'après-midi, l'agenda publié par Tsimbazaza annonce l'entrée en lice de la ministre des Affaires étrangères, Yvette Sylla, et de celle de la justice.