Ile Maurice: Vol, torture et meurtre en 2005 - Les proches de l'homme d'affaires Mujeeb Mir obtiennent des dommages de Rs 3 millions

Dix-huit ans après les faits, les proches de l'homme d'affaires Mujeeb Mir, le milliardaire qui avait été volé, torturé et brûlé à mort en 2005, obtiendront des dommages moraux de Rs 3 millions.

Le juge Denis Mootoo a estimé que ce montant était suffisant pour compenser le père et la soeur de Mujeeb Mir de la perte de leur proche dans des circonstances tragiques. La famille Mir réclamait plus de Rs 2 miliards à la compagnie IBL Ltd, Gray Security Services, l'Eagle Insurance et Prabhakar Takah, l'un des accusés dans cette affaire. Finalement, la cour n'ayant pas établi un lien de responsabilité entre la mort de Mujeeb Mir et les compagnies poursuivies, c'est à Prabhakar Takah uniquement qu'il a été ordonné de payer les dommages.

Initialement, la mère et une des autres soeurs de Mujeeb Mir étaient aussi parties dans cette réclamation. Mais elles sont décédées au cours du procès. Au final, le père de Mujeeb Mir, Rashid Mir, une autre soeur, Tabassum Mir, et treize compagnies appartenant à la famille réclamaient des dommages de plus de Rs 2 milliards. Gray Security Services, la compagnie qui assurait le gardiennage de la villa de Mujeeb Mir, était une subsidiaire d'IBL au moment des faits et la famille Mir accusait Gray et aussi IBL de fautes lourdes, d'irresponsabilité et d'imprudence ayant conduit aux événements du 31 janvier 2005. Selon la plainte de la famille Mir, IBL avait le contrôle total de Gray ; elle avait nommé ses cadres seniors et son managing director sur le board des directeurs de Gray. Prabhakar Takah, agent de sécurité pour la compagnie Gray, était chargé du gardiennage de la villa de Mir.

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«Duty of care»

«IBL and Gray failed to respond and failed to act with due diligence and care. They allowed Takah, a free hand, and failed to check him or to stop him despite having been warned that the security alarm had been activated. As such IBL and Gray were grossly negligent. But for their gross negligence, Mr Mir would not have suffered the brutal assault on his person, he would not have suffered the torture, and pain over several hours and would not have lost his life.» Ils ont fait le contraire de ce qu'ils avaient promis et ont failli dans leur duty of care, faisaient ressortir les parents de la victime dans leur plainte. Le juge Denis Mootoo a cependant conclu que bien que IBL fût la compagnie qui avait employé ces personnes, elle ne pouvait être tenue responsable de leurs actions. Le juge a conclu que les compagnies d'IBL ne pouvaient être redevables pour des dommages dans ce cas.

«Not supported by evidence»

Idem pour les treize compagnies qui réclamaient des dommages pour pertes de profits après le décès de l'homme d'affaires. Le juge Mootoo a fait ressortir qu'aucun élément n'a été produit en cour pour démontrer que les compagnies ont souffert de grosses pertes car Mujeeb Mir n'était pas en vie pour en assurer la direction. «The shareholding of defendant no.1 (IBL Ltd) and the mere fact that two of its directors sat on the board of defendant no.2 (Gray Security Services) at one time, by itself, cannot substantiate the particulars of faute. Moreover, to say that defendant no.1 provided defendant no.4 with his equipment (namely, truncheon) and allowed him to murder Mr Mir is farfetched to say the least and is not supported by the evidence», a soutenu le juge Mootoo.

Pour ce qui est de Prabhakar Takah, la cour a trouvé qu'il avait effectivement une responsabilité et devait dédommager la famille Mir. Se basant sur d'autres jugements antérieurs, le juge Mootoo a estimé que la somme de Rs 3 M était appropriée dans ce cas. Pour arriver à la somme de Rs 2 milliards (évoquée en dollars dans la plainte), la famille de Mujeeb Mir, elle, avait listé toutes les compagnies qu'il dirigeait. La somme due était de $ 48 578 797, soit près de Rs 2 milliards. À cela, il faut ajouter Rs 19 millions que réclament personnellement les membres de la famille Mir.

Mujeeb Mir avait été torturé et assassiné dans la nuit du 31 janvier 2005 lors de l'exécution d'un plan concocté par Takah, agent de sécurité en poste à la résidence du milliardaire. Ce dernier a été tabassé, écrasé avec sa propre voiture, avant d'être brûlé vif sous celle-ci. Quatre hommes, dont Takah, ont été condamnés à diverses peines d'emprisonnement dans cette tragique affaire.

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