Bonne performance des installations du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les ports à conteneurs poursuivent leur reprise post-COVID, selon la Banque mondiale
Tanger Med continue de progresser dans le classement des ports à conteneurs les plus efficaces au monde, constate la Banque mondiale qui vient de publier la troisième édition de son rapport sur l'indice mondial de performance des ports à conteneurs (CPPI).
Selon ce document, rendu public jeudi 18 mai, le complexe industrialo-portuaire marocain a enregistré de nouvelles performances opérationnelles à l'échelle mondiale, au point de se hisser à la quatrième place du classement mondial des ports les plus performants sur 348 ports.
Pour rappel, dans la précédente édition de son rapport sur l'indice mondial de performance des ports à conteneurs, l'institution financière internationale avait classé Tanger Med au 6ème rang mondial.
D'après l'indice CCPI, qui permet de comparer les performances de 348 ports à conteneurs dans le monde selon leur efficacité, le Maroc se classe derrière les ports de Salalah (Oman) et de Khalifa (Abou Dhabi). Ces deux ports sont classés respectivement deuxième et troisième ports du monde.
Malgré la survenue de typhons et d'autres facteurs qui ont désorganisé son fonctionnement en 2022, le port chinois de Yangshan arrive en tête de ce classement mis au point par la Banque mondiale et S&P Global Market Intelligence.
Les ports d'Amérique latine ne sont pas en reste en matière de performance, les ports de Carthagène (Colombie) et de Posorja (Equateur) se classant désormais respectivement au 5ème et 19 ème rangs du classement.
Au niveau de l'Asie du Sud-Est, la performance est revenue aux ports de Tanjung Pelepas (Malaisie), Cai Mep (Viet Nam) et de Singapour qui se sont pour leur part hissés respectivement à la 6ème, 12ème et 18ème places.
Autres ports ayant enregistré de bonnes performances, celui d'Algésiras en Espagne (Europe) se hisse au 16ème rang, tandis ceux de Wilmington (Caroline du Nord) et de Virginie s'accaparent respectivement la 44ème et 52ème places.
Selon les données publiées du rapport, le port de Berbera est le plus performant d'Afrique subsaharienne. Il se hisse au 144ème rang mondial.
Soulignons que « de nombreux ports de la région pâtissent de la durée excessive des cycles de chargement/déchargement, faisant peser un risque constant de perturbation sur la chaîne logistique », a expliqué l'institution.
A ce propos, Martin Humphreys, économiste principal spécialisé dans les transports à la Banque mondiale, soutient qu'«il est indispensable d'accroître la performance des ports d'Afrique pour libérer la croissance et le développement du continent».
Il estime que «ces ports sont autant de points d'accès vitaux pour le commerce et les échanges; leur efficacité contribue à la sécurité alimentaire et constitue également un facteur déterminant pour le plein épanouissement économique de l'Afrique».
Comme le rappelle la Banque mondiale dans un communiqué, ce classement consiste à mesurer «le temps écoulé entre l'arrivée en rade d'un navire et son départ du poste d'amarrage, une fois l'échange de cargaison effectué».
Selon les explications de l'institution de Bretton Woods, «il vise à identifier les lacunes des infrastructures portuaires commerciales et à formuler des recommandations qui profiteraient à tous les acteurs clés du commerce mondial: Etats, compagnies maritimes, opérateurs de ports et de terminaux, affréteurs, entreprises de logistique et consommateurs».
C'est ainsi que lors de ce classement, l'organisation mondiale a pu noter que «les ports à conteneurs poursuivent leur reprise post-COVID», estimant qu'ils peuvent encore gagner en efficacité.
En effet, «la troisième édition du rapport sur l'indice CPPI constate une nette amélioration des conditions opérationnelles depuis les perturbations sans précédent causées par la pandémie de COVID-19», a indiqué la Banque mondiale soulignant que les ports continuent de récupérer leur retard partout dans le monde.
L'évolution est telle qu'ils «pourraient gagner en efficacité dans certains domaines», a-t-elle fait remarquer. D'après les données du rapport, ils réussiraient à accroître la productivité et améliorer la qualité des services en dématérialisant davantage les procédures et en modernisant les infrastructures. Cela leur permettrait également de réduire les émissions polluantes.