Le gouvernement centrafricain a autorisé, le 22 mai, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) d'installer un camp pour accueillir les Soudanais fuyant le conflit qui déchire leur pays depuis plus d'un mois.
Le site des réfugiés soudanais se trouve à Birao, dans la préfecture de la Makaga, dans le Nord du pays. Pour l'heure, plus de dix mille déplacés se trouvent à plus de 65 km de là, vers la localité d'Am Dafok, sur la frontière avec le Soudan.
« La majorité des personnes qui sont arrivées est principalement composée de femmes et d'enfants, représentant environ 98% des réfugiés qui sont arrivés dans la zone », a expliqué le représentant du HCR en Centrafrique, Fafa Olivier Attidzah.
« C'est une zone qui est en proie à des inondations chaque fois qu'il pleut. C'est pour cela, d'ailleurs, que nous voulons les sortir de là avant que la saison des pluies ne commence. La fenêtre qui reste ouverte pour nous pour mener l'exercice est de deux, peut-être trois semaines. Mais deux semaines beaucoup plus précisément », a-t-il détaillé.
Dans cette zone qui dépendait avant du Soudan en termes d'approvisionnement alimentaire et en produits de première nécessité, le marché connaît la pénurie à cause du conflit dans ce pays.
Pendant ce temps, le septième cessez-le-feu entre les forces armées du général al-Burhan et celles paramilitaires du général Hemedti est entré en vigueur le 22 mai. Le lendemain, un calme très relatif semblait régner à Khartoum, la capitale soudanaise. La veille, le secrétaire d'État américain, Antony Blinken, dont le pays a pesé pour l'obtention de cette trêve, a haussé le ton vis-à-vis des deux camps. Il a rappelé qu'un mécanisme de surveillance avait été mis en place. « Si le cessez-le-feu est violé, nous le saurons », a-t-il dit. « Et nous tiendrons les auteurs responsables en les sanctionnant. » C'est la première fois que Washington menace aussi clairement les deux généraux de sanctions.
Il s'agit toutefois d'une trêve très fragile pour le moment. Les deux camps ont annoncé vouloir respecter ce cessez-le-feu de sept jours, qui doit permettre de laisser passer civils et aide humanitaire.
D'un point de vue humanitaire justement, la situation se dégrade : la plupart des habitants de Khartoum n'ont ni eau ni électricité. Le syndicat des médecins a annoncé la fermeture d'un nouvel hôpital dans la banlieue de Khartoum, son personnel ayant été forcé d'arrêter de travailler.
C'est néanmoins dans l'Ouest du pays, dans le Darfour, que la situation est la plus préoccupante, notamment dans la ville d'El-Geneina, où il y a eu d'importants affrontements entre les Forces de soutien rapide et des milices locales fidèles à l'armée. Mais depuis plusieurs jours, les communications sont totalement coupées avec cette région.