En matière d'école de football, Thiès est une ville pionnière au Sénégal, selon Pape Abdoulaye Sow, le président de la Coordination nationale des écoles de football (CODEF).
La première école de football Alao Fari, de l'ancien arbitre Younouss Diallo, a vu le jour à Thiès en 1988-89, au quartier HLM, rappelle M. Sow. D'autres avaient vu le jour. Portés à six, par la suite, ces premiers embryons d'écoles de football, dénommées "opérations jeunesses", s'étaient regroupés en une association.
Jusqu'en 1995, il y avait dix écoles de football qui avaient déjà créé un championnat entre elles. Leurs responsables ont alors créé une union communale des écoles de football de Thiès (UCEFT), devenue en 2000 l'Union départementale des écoles de football (UDEFT).
Tous les clubs de Thiès sont issus des écoles de football, selon Pape Abdoulaye Sow. Ce sont, fondamentalement, les statuts et règlements de l'UDEFT qui ont servi de base à la création, en 2018, de la Coordination nationale des écoles de football (CONEF).
Dans cette nouvelle configuration, l'UDEFT s'est muée en Coordination des écoles de football (CODEF), une organisation affiliée à la CONEF.
Malgré le manque de moyens, la CODEF de Thiès compte sur l'expérience acquise et l'engagement de ses membres, pour maintenir une organisation très huilée. Les vieux locaux de l'inspection de l'élevage et des sports, nichés derrière le marché central de Thiès, en face du Centre Daniel Brothier de l'autre côté de la rue, accueillent les lundis et mercredis soir, les réunions des responsables d'écoles de football de la ville.
Au mois de mars dernier, ils avaient entamé les mensurations, pour classer les catégories de jeunes élèves-footballeurs selon leur poids et taille, pour les besoins de renouvellement des licences ou de l'octroi de nouveaux documents. C'était en prélude au championnat des écoles de football. Prévu initialement pour le 25 mars dernier, pour se poursuivre jusqu'à juin, il a finalement démarré vers fin avril.
Cette compétition essentielle dans la formation des jeunes footballeurs et la détection de talents, est organisée aux frais des élèves-footballeurs qui donnent chacun 200 à 300 FCFA lors des matchs. C'est avec cela qu'on paie les arbitres, dit le vieux Cissokho. Chaque école de football s'affilie pour 10.000 francs CFA à la CODEF, un démembrement de la CONEF, pour prétendre à vingt licences en minime et 20 en benjamins. U13, U15, benjamins et minimes.
Cette année, les licences de benjamins ne sont pas encore reçues de Dakar, seules celles des minimes sont disponibles, explique Ousmane Diédhiou. Ils recourent à des licences déposées (LD), ce sont des photocopies d'anciennes licences pour pouvoir démarrer les compétitions, et régulariser ensuite dès que les nouvelles licences seront disponibles. C'est pour éviter les désagréments de l'année dernière, liés à l'arrivée tardive des licences, qui avait retardé le championnat l'année dernière.
Des garçons de différentes écoles de football de la ville, et au-delà de certaines parties du département, dont certains indentifiables à leurs maillots, viennent en groupes pour se faire enrôler ou renouveler leurs licences, avec en bandoulière, l'espoir de signer un jour dans un club étranger. Ce qui représente, à leurs yeux, le summum de la réussite et de la gloire.