Saly (Mbour) — La collecte des données est d'une importance cruciale pour établir des références de suivi et de mesure des résultats de la lutte contre la traite des personnes, a soutenu, mercredi, à Mbour, Issa Saka, coordinateur de projet à l'Office des Nations unies contre les drogues et le crime (ONUDC).
« Il y a un travail important à faire au niveau de la collecte d'information qui doit être centralisée, car les données existent, mais elles sont éparses », a-t-il soutenu à l'ouverture d'un atelier de sensibilisation sur l'identification, l'assistance et la protection des victimes de traite des personnes.
Selon M. Saka, la nécessité d'établir une base de données efficace s'explique par l'absence générale d'un ensemble cohérent de données sur les victimes, les infractions et les auteurs de traite des personnes.
Il a rappelé toutefois que de nombreux efforts ont été fournis par l'Etat du Sénégal dans la lutte contre la traite, à travers notamment l'élaboration de plans d'action, avant de relever « la complexité du phénomène ».
« C'est la raison pour laquelle cette activité va permettre de renforcer la capacité des acteurs de première ligne, c'est-à-dire les éducateurs spécialisés qui vont faciliter l'identification des victimes, mais surtout l'assistance des victimes », a expliqué M. Saka.
Il est revenu sur les différentes formes de traite au Sénégal, comme la mendicité des enfants talibés, l'exploitation sexuelle des jeunes femmes dans les sites d'orpaillage dans la zone de Kédougou (sud-est), mais aussi les femmes envoyées dans certains pays du Golfe Arabique et soumises à la servitude domestique.
L'atelier est organisé en partenariat avec l'Organisation internationale pour les migrations (OIM) et la Cellule nationale de lutte contre la traite des personnes (CNLTP).
Des représentants des structures d'assistance et de prise en charge, les éducateurs spécialisés et travailleurs sociaux de Dakar, Thiès, Mbour, Diourbel, Tambacounda, Kédougou, Matam, Ziguinchor, Bignona, Kolda, Sédhiou, Kaolack et Saint-Louis, impliqués dans la protection et la prise en charge juridique, psychosociale et judiciaire des victimes, participent à cette formation.