Aucune incidence n'a été signalée lors de la séance de présentation orale entamée par le Premier ministre hier, face aux députés à Tsimbazaza. Même si beaucoup de députés ont boudé la réunion.

Le Premier ministre Christian Ntsay a lancé, hier à Tsimbazaza, les cinq jours de face-à-face avec les députés. Appelé pour défendre le bilan de son équipe devant le Parlement, le chef du gouvernement a survolé les « réalisations » de l'exécutif durant ces dernières années. « Le gouvernement a fait son travail » s'est-il défendu hier à Tsimbazaza. À la tête du gouvernement depuis juin 2019, Christian Ntsay est convaincu que son bilan est « positif » à quelques mois de la fin du quinquennat. « Malgré les nombreux incidents qu'a connus le pays, le gouvernement a tenu bon et a procédé à des réformes multiformes » poursuit-il devant les députés. Il tente alors d'essuyer les critiques qui lui sont adressées.

« Déstabilisation »

Il y a quelques mois, le Premier ministre a été la cible de tous les reproches des députés. Une fronde est montée pour réclamer le départ de Christian Ntsay de Mahazoarivo. « Inefficace », les mots ont été durs de la part des députés, dont beaucoup sont issus de la majorité, pour clamer haut et fort une motion de censure qui devrait ouvrir la porte à son départ.

Mais le coup a été avorté et le Premier ministre est resté inamovible. Sa sortie n'a jamais été jugée utile par le président de la République qui a qualifié la motion de censure de « tentative de déstabilisation ». Depuis décembre dernier, l'histoire hante toujours la Chambre basse. La fronde est tombée, beaucoup de députés ont été réduits au silence. Mais dans les coulisses, certains députés refusent toujours de se taire.

Absentéisme légendaire

Le grand oral se réduit à une simple formalité face au désintérêt que manifestent les députés. Moins du tiers des 151 députés de Madagascar ont rempli la salle plénière de l'Assemblée nationale hier. Les élus, issus de la majorité ou partisans de l'opposition, sont venus peu nombreux pour assister à la présentation des « zava-bita » du gouvernement : beaucoup ont brillé par leur absence à Tsimbazaza. Plusieurs sièges sont laissés vides, la préoccupation des députés est ailleurs. Cet absentéisme légendaire des députés de Madagascar a encore fait parler de lui et ce, depuis le début de cette session.

Aucune sanction

Lors de l'adoption du code minier, par exemple, la séance plénière a été animée par près d'une quarantaine de députés dont beaucoup sont issus de l'opposition. Beaucoup d'élus de la majorité, quant à eux, ont préféré s'abstenir au débat sur ce nouveau texte qui devrait régir le secteur extractif dans le pays. Même topo concernant la loi sur les investissements.

La situation attire la foudre des contribuables qui déchaînent les critiques sur les réseaux sociaux. En revanche, elle n'alerte pas le bureau permanent de la Chambre basse. L'instance reste insensible. Aucune mesure n'est prise, jusqu'à présent, pour encourager les députés à une meilleure assiduité et aucune sanction n'est annoncée contre les absentéistes. Tous les députés, même les absents, continuent de jouir des avantages pécuniaires liés à la présence à cette session.