A l'initiative du Conseil consultatif de la femme, le Centre de prospection pour le développement (Ceprod) a mené deux enquêtes sur les causes endogènes et exogènes des difficultés que rencontrent les femmes dans le cadre de leur pleine émancipation.
L'atelier de restitution et de validation de ces études, dont les recherches ont porté sur les obstacles et inégalités entre les sexes imputables aux us et coutumes impactant négativement l'émancipation de la femme, puis sur sa participation à la vie politique au Congo, s'est déroulé le 24 mai, à Brazzaville.
Plusieurs participants issus des structures étatiques, paraétatiques et des organisations non gouvernementales (ONG) ont profondément échangé sur les résultats de ces études, avant de faire des recommandations pour faciliter et garantir l'émancipation totale des femmes.
« Ces travaux nous conduisent à un modèle de gouvernance rationnel puisqu'ils facilitent la prise de décisions des autorités, en prenant en compte les réalités de la population. La femme est, certes, émancipée mais, il y a des pratiques que nous faisions dans la période précoloniale que nous avons abandonnées au profit des nouvelles. Ces études nous ont permis de comprendre le poids social de ce qui vient de notre culture et de ce qui vient de l'extérieur », a expliqué l'un des membres du Ceprod.
Après avoir suivi la présentation des deux enquêtes par le Pr Didier Ngalebaye, réalisées dans tous les départements du Congo, les participants ont fait des propositions et des recommandations à l'égard du gouvernement, du Conseil consultatif de la femme, de l'université, des ONG, du Parlement et du président de la République.
Ils se sont accordés sur la nécessité de proposer au gouvernement un modèle de politique de promotion et d'intégration de la femme au développement qui prenne le concept de femme à la fois en compréhension et en extension pour couvrir réellement les Congolaises de toutes les conditions, notamment les jeunes, les adultes, les lettrées, les illettrées, les paysannes, les urbaines, les riches, les pauvres et autres.
Les participants ont souhaité également que le gouvernement propose une loi fixant les conditions d'une promotion-administrative saine de l'expertise nationale, ayant pour base l'égalité des chances, le mérite intrinsèque et la traçabilité du profil de chaque postulant, en lien avec les missions institutionnelles.
La secrétaire exécutive du Conseil consultatif de la femme, Antoinette Kebi, qui a détaillé le rôle et les missions de sa structure, a signalé que les résultats de ces enquêtes permettent au Conseil de bien cerner la question de l'émancipation de la femme ainsi que celle de son intégration au développement.
« Le Ceprod a fait un travail que nous avons beaucoup apprécié mais, nous ne pouvons pas nous contenter de nos appréciations. Voilà pourquoi nous avons invité d'autres partenaires pour que nous analysons et validons ensemble ces études », a déclaré Antoinette Kebi.
Elle a, par ailleurs, indiqué qu'après corrections, ces enquêtes seront envoyées au gouvernement et au président de la République.