A trois semaines du référendum constitutionnel, les soutiens en faveur du " oui" semblent plus que jamais engager pour faire passer la nouvelle Constitution proposée par le Colonel Assimi Goïta comme une lettre à la poste.
De Bamako en passant par les régions de l'intérieur, les membres du gouvernement ont presque enfilé leurs manteaux de campagne avant même l'ouverture de la campagne prévue en début du mois prochain. Ils ont abandonné leurs bureaux pour se livrer à un exercice inédit appelé la vulgarisation du projet de texte de la nouvelle Constitution. Les institutions de la transition, toutes sont mises à contribution déjà pour la vulgarisation du projet de texte constitutionnel. Dans cette mouvance, plusieurs associations, mouvements politiques et partis politiques réunis au sein du forum des forces du changement ont été créés et multipliés les meetings et les sorties médiatiques en faveur du vote à la nouvelle. Aujourd'hui, pouvoirs publics, partis politiques et société civile semblent entrer en campagne. Déjà, ils travaillent en synergie pour que le projet de texte proposé par le Colonel Assimi Goïta bénéficie d'une majorité écrasante le soir du 18 juin 2023, date du référendum constitutionnel.
Difficile union de la classe politique
A l'inverse, les opposants à l'élaboration d'une nouvelle constitution peinent à s'unir comme la plateforme politique " An Tè Abanna" l'avait fait en 2017 lorsque feu Président Ibrahim Boubacar Keïta voulait réviser la constitution. Les détracteurs du projet de constitution vont en rang dispersér et peinent à parler un même langage. Le cadre d'échange des groupements et des partis politiques pour le retour à l'ordre constitutionnel milite à part pendant que le collectif " appelle du 20 février pour sauver le Mali" et le M5-RFP Malikura militent dans l'isolement total. Malgré qu'ils dénoncent la campagne déguisée du gouvernement de transition à travers la vulgarisation du projet de texte de constitution, le manque d'union semble jouer à leur défaveur. Le Président du parti Convergence pour le Développement du Mali, Housseini Amion Guindo, a appelé la semaine dernière les opposants à la constitution à se mettre ensemble pour former le camp du " Non". Son appel est pour l'instant tombé dans l'oreille du sourd tant aucune tendance politique opposée à l'élaboration d'une nouvelle constitution n'a daigné le répondre.
Alors que les opposants au référendum constitutionnel sont butés sur la réussite du pari de l'union, ils sont également confrontés au problème de ressources financières très importantes dans les périodes électorales pour mobiliser. Les partis prompts à mobiliser l'argent pour faire sortir les masses sont sevrés de l'aide financière que l'Etat apporte chaque année depuis 2018. A cause du manque de ressources, certaines formations opposées au référendum cumulent les dettes. Certains hauts cadres de ces partis font l'objet de poursuite judiciaire pour malversation financière. Faute de moyens, ils se contentent des communiqués de presse qui peinent à faire ces effets.
Pendant ce temps, le camp du " oui" remplit les places publiques, les salles spectacles et les amphithéâtres où des militants acquis à la cause du Colonel Assimi Goïta même si certains ignorent le contenu du texte.
La laïcité en question
Le seul obstacle face au camp du oui est la ligue des imams et érudits du Mali. Cette association religieuse opposée au maintien de la laïcité dans le texte multiplie les prêches dans les mosquées en faveur du non. Très organisée et très écoutée, LIMAMA se présente comme une candidate sérieuse en faveur du non tant elle joue d'une certaine crédibilité aux yeux de l'électorat malien. Les religieux conditionnent leur vote à la nouvelle constitution à l'introduction du statut d'un "Etat multiconfessionnel " en lieu et place d'un " Etat laïc".
Maliweb.net