Il était l'un des quatre derniers fugitifs encore recherchés par le Tribunal spécial pour leur rôle dans le génocide des Tutsis au Rwanda en 1994. Fulgence Kayishema a été arrêté ce mercredi 24 mai en Afrique du Sud. Cet ancien inspecteur de police est notamment mis en cause dans la mort de plus de 2 000 personnes dans une église de la commune de Kivumu, à l'ouest du pays.
L'arrestation a eu lieu à Paarl dans le cadre d'une opération avec les autorités sud-africaines à la suite d'une longue enquête menée dans plusieurs pays. Fulgence Kayishema a utilisé de nombreux alias et faux documents et s'est appuyé « sur un réseau de soutiens de confiance » pour dissimuler son identité et sa présence, selon les procureurs du Mécanisme international appelé à exercer les fonctions résiduelles des tribunaux pénaux (le « Mécanisme »).
ces soutiens se trouvaient notamment des membres de sa famille, des membres des ex-Forces Armées Rwandaises et des Forces Démocratiques de Libération du Rwanda.
Selon la fiche informative que l'on retrouve auprès du Mécanisme international qui a remplacé le Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR), Fulgence Kayishema était inspecteur de police dans la commune de Kivumu, lors du génocide de 1994.
Plusieurs faits lui sont reprochés : sa responsabilité serait engagée, selon l'accusation, dans plusieurs meurtres ou atteintes graves à l'intégrité mentale et physique de la population tutsie de Kivumu entre le 6 et le 20 avril 1994.
Jugés à Kigali
Une date est surtout mise en avant par l'accusation : le 15 avril et la destruction de l'église de Nyange, où plus de 2 000 personnes avaient trouvé refuge. Destruction ordonnée, selon le Mécanisme international, par Fulgence Kayishema.
L'acte d'accusation souligne qu'en juillet 1994, à la fin du génocide, il n'y avait plus aucun Tutsi recensé dans la commune de Kivumu. Fulgence Kayishema est donc poursuivi pour génocide, complicité de génocide, entente en vue de commettre le génocide et crime contre l'humanité.
Ce n'est pas à La Haye, mais à Kigali que devrait être jugé Fulgence Kayishema. Lorsque le mécanisme international a repris les activités du TPIR, les cas toujours en cours, principalement les fugitifs, ont été divisés en deux groupes.
Ceux qui seront jugés par le mécanisme, dont logiquement à La Haye, c'est le cas par exemple de Félicien Kabuga. Cela concerne surtout qui sont soupçonnés d'être les planificateurs du génocide.
Les exécutants, dont fait partie l'ancien inspecteur, doivent eux être renvoyés aux autorités rwandaises. C'est le cas des trois derniers fugitifs toujours recherchés par le Mécanisme international.