Abidjan abrite depuis le 25 Mai et ce jusqu' au 26 Mai 2023, la quatrième édition du Forum africain des ports. Belle tribune pour les acteurs du secteur portuaire africain de passer au crible de leurs critiques, le thème « Les ports africains à la croisée des chemins : entre facilitation du commerce, digitalisation, décarbonation, investissement & financement »
Cette rencontre est organisée par One Africa Forums, en partenariat avec le Groupe TangerMed et les principales autorités portuaires africaines venus non seulement du Maroc, du Cameroun, du Sénégal de la Guinée Conakry mais aussi de la Côte d'Ivoire.
En marge des travaux, Hassan ABKARI, Directeur général de Tanger Med Port Authority, a indiqué les raisons du choix du choix d'Abidjan, pour abriter l'édition 2023 pour abriter cette rencontre des ports africains. « Ce forum est une sorte de conclave qui permet aux autorités portuaires africaines, d'échanger sur les défis de l'heure, partager les bonnes pratique et les erreurs à éviter. Surtout par rapport à l'évolution des ports et la gestion des crises qui se succèdent dans le monde. Nous devons gérer dans un cadre collaboratif plus affiner afin de pouvoir tirer des bénéfices de façon équitable (…) surtout que nous sommes amenés à faire face aux mêmes problématiques », a-t-il dit.
Pourquoi Abidjan? Parce que dit-il, « nous avons des affinités toutes particulières entre TangerMed et Abidjan et donc la Côte d'Ivoire. Ce forum se tient à chaque fois dans une capitale africaine. L'année prochaine, nous irons dans une autre capitale afin d'aller toucher à chaque fois les préoccupations de chaque port partenaires de cette initiative »
La baisse des coûts de passage au menu
Durant la première journée des travaux, les participants ont touché entre autres, la problématique liée au coût de passage portuaire. Entre autres sous-thèmes abordés, citons le coût des passages portuaires qui obèrent les charges des chargeurs africains. Une préoccupation soulevée par M. Sidibé Issoufou, Directeur général de l'Office ivoirien des chargeurs, (Oic). Comment faire baisser le coût de passage portuaire ? Le Dg Sidibé est formel quand il dit : « Nous sommes invités à ce forum en tant qu'acteur portuaire.
Nous accompagnons également les organisateurs. Aller à une telle tribune et aborder la question de la compétitive des ports ne peut se faire sans intégrer la problématique du coût des passages portuaires soulevée par les chargeurs qui sont les premiers clients des ports. Comment faire en sorte qu'on puisse tirer vers le bas ces coûts ? C'est ça aujourd'hui notre objectif au niveau des conseils des chargeurs. Quand les coûts sont bas ça fait l'affaire des chargeurs. La problématique que nous avons mis sur la table lors des débats, c'est de comment faire baisser les coûts aussi bien au niveau des ports ivoiriens et partant de tous les ports africains. »
Comment la question est gérée pour arriver à une baisse des coûts de passages portuaires ?
Marcel Hilaire Lamizana, Directeur général du Port autonome de San pedro, (Pasp) à sa petite idée quand il dit : « La question qui a été soulevée, c'est comment la question est gérée. Nous, au port de San Pedro nous jouons beaucoup sur l'outil informatique pour accélérer les procédures. Nous essayons d'éviter que les navires attendent beaucoup, le temps d'avoir un poste à quai. Également nous jouons sur la célérité avec l'administration douanière dans le traitement des dossiers et partant au niveau de tous les acteurs, pour accélérer le passage des marchandises. Tout ça permet in fine, de baisser les coûts »
Dans le process, le pré et post acheminement n'est pas oublié. Là aussi, le Dg du Pasp ajoute : « En partenariat avec l'Observatoire de la fluidité des transports (Oft), nous essayons de lever les barrières intempestives sur les routes, pour réduire et éliminer les faux frais. Pour faciliter le transfert des marchandises jusqu'aux chargeurs »
Après des éditions réussies à Djibouti, au Maroc et au Cameroun, cette édition, enregistre une communauté de plus de 400 conférenciers de haut niveau, représentants l'ensemble des acteurs qui gravitent autour de l'écosystème portuaire. Ainsi, à travers les conférences plénières, panels-débat, visionary keynotes et working sessions, ces deux journées vont déboucher sur des propositions pratiques et des solutions concrètes aux défis de l'Afrique portuaire.
Le secteur portuaire africain vit un contexte inédit caractérisé par la crise inflationniste mondiale, les crises sécuritaires, les efforts de relance économique, la montée en puissance des exigences environnementales et les ambitions d'intégration continentale. Cet environnement impose à l'industrie portuaire africaine de se réadapter et de revoir ses stratégies pour mieux accompagner ces mutations et répondre à des exigences évolutives au risque de perdre ses atouts en termes de compétitivité et d'attractivité. Si certains ports s'imposent déjà comme de réelles références en adoptant des stratégies multidimensionnelles pour atteindre l'excellence portuaire et jouer pleinement les rôles économico-sociaux qui leur incombent, d'autres sont toujours en quête d'approches idéales qui leur permettraient de répondre efficacement aux défis.
FAP 2023 aborde des sujets clés qui ont un impact significatif sur le court, moyen et long terme, en relation avec le contexte actuel. Elle se concentrera sur quatre pistes de discussion majeures : le rôle des ports dans la facilitation des échanges commerciaux entre les pays africains, les approches novatrices pour encourager les investissements et le financement, les enjeux stratégiques de la décarbonation et la digitalisation progressive de l'industrie portuaire. Cet événement qui prend fin ce vendredi 26 Mai 2023, est une opportunité précieuse pour networker, identifier des partenaires potentiels et découvrir les dernières innovations grâce à son espace d'exposition et ses multiples ateliers pratiques.