Les prix des produits pharmaceutiques, c'est enfoncer une porte déjà ouverte que le dire, ont connu une flambée exponentielle depuis quelque temps. Le constat, d'une pharmacie à une autre, est très manifeste avec souvent des écarts énormes.
Qu'est-ce qui peut expliquer cela ? Je n'en sais rien. Mais de ce que j'entends dire, c'est que cela serait lié à la conjoncture mondiale. Je ne sais pas ce que cela veut dire mais je sais que c'est pour encore parler de la guerre en Ukraine. C'est ça qui est à la mode. Car, depuis un certain temps, même un homme qui n'arrive pas à donner l'argent de la popote à sa femme, dit que c'est à cause de la guerre en Ukraine.
Voyez-vous ? La guerre en Ukraine a désormais bon dos si fait qu'elle a affecté même un secteur sensible comme celui de la santé. Les médicaments, notamment les spécialités, ne sont plus à la portée de n'importe quelle bourse ; tant la hausse des prix est vertigineuse. Autrement dit, les nouveaux tarifs les ont rendu rédhibitoires. Ce qui veut dire qu'il est interdit à un pauvre de tomber malade puisqu'il risque de mourir, faute de moyens pour se soigner. On me dira que cela a toujours été le cas. J'en conviens.
Mais l'augmentation constatée ces derniers temps, sur les prix des spécialités, risque d'aggraver la situation dans un pays où la majorité de la population, déjà éprouvée par la vie chère et l'insécurité liée au terrorisme, tire le diable par la queue. C'est pourquoi j'ai personnellement apprécié la décision prise par le gouvernement de transition, de procéder à l'inscription des spécialités sur la liste des biens et services soumis à la réglementation. Si elle entre en vigueur, cette mesure pourrait soulager les peines des populations, surtout les couches défavorisées.
Il faudra travailler à éviter toute tension susceptible de provoquer une pénurie des spécialités sur le marché
A défaut de rendre gratuite la santé pour tous, il faut, à tout moins, travailler à donner du contenu à la disposition de la loi fondamentale qui stipule que « tout citoyen a droit à la vie ». Car, pour moi, la vie et la santé sont les deux faces d'une même médaille. Il n' y a pas l'une sans l'autre. Sans la santé, on ne peut rien faire ni entreprendre.
C'est en cela que je tire mon chapeau aux autorités qui s'engagent à combattre la spéculation dans la vente des produits de spécialités. Mais je reconnais que la tâche ne sera pas aisée puisqu'en face, se trouve le syndicat des pharmaciens qui n'entend pas se laisser conter fleurette. En effet, la mesure de réglementation des spécialités annoncée par le gouvernement, si elle n'est pas assortie de conditions, ne les arrangera pas. Car, si le plafonnement des prix des spécialités ne tient pas compte du prix d'achat et du coût du transport, il va sans dire que les pharmaciens ne s'en sortiront pas. Je comprends donc la circonspection dont ces derniers font montre.
Cela dit, il revient au gouvernement de les rassurer en initiant un cadre de dialogue avec ces partenaires qui jouent un rôle très important dans l'approvisionnement du pays en produits médicaux. Il faudra travailler à éviter toute tension susceptible de provoquer une pénurie des spécialités sur le marché. En tout cas, pour ma part, je demeure convaincu que du dialogue naissent toujours de bonnes et consensuelles décisions. Et pour peu que les uns et les autres fassent preuve de bonne foi, l'on va y arriver et cela, au grand bonheur des populations qui souffrent le martyre. A mon avis, aucun sacrifice n'est de trop lorsqu'il s'agit de sauver des vies.