Réaction officielle après les déclarations d'Ousmane Sonko mercredi soir, depuis Ziguinchor dans le sud du pays. L'opposant affirme vouloir « marcher sur Dakar » à la tête d'un convoi populaire.
Le convoi annoncé par Ousmane Sonko, baptisé « caravane pour la liberté », n'était pas parti de Ziguinchor ce jeudi soir. L'opposant avait affirmé qu'il prendrait la route « au plus tard » vendredi en passant par Bignona, Sedhiou, ou encore Kolda.
« Les gens ont le droit de manifester au Sénégal », assure le ministre Abdou Karim Fofana, mais « il faut respecter les lois et règlements », ajoute le porte-parole du gouvernement. « À la suite de ce procès, Ousmane Sonko prefère peut-être nous attirer dans un piège et essayer de se faire arrêter pour des questions politiques, des questions de troubles à l'ordre public pour éviter l'infamie de se faire arrêter pour des histoires sordides. Quoi qu'il en coûte, l'ordre public sera maintenu et nous ne laisserons personne troubler la quiétude des Sénégalais. »
Ousmane Sonko a plusieurs fois dénoncé des « exactions » des forces de l'ordre lors de manifestations. L'un de ses avocats, le Français Juan Branco, a menacé de saisir la justice internationale. Me Sidiki Kaba, ministre des Forces armées et ancien président de l'assemblée des États membres de la CPI dénonce une « manipulation » : « Les crimes qui sont visés par la Cour pénale internationale, si on les connaît, ils sont excessifs. C'est méconnaître le principe de la Cour, c'est une volonté de démobiliser les forces de l'ordre. Mais il va falloir d'autres types d'arguments. »
Un dispositif de sécurité particulier est-il prévu ces prochains jours dans le pays ? « Toutes les options seront prises pour que la paix des Sénégalais et la protection de leurs biens soit assurés », répond encore le ministre.
Accusé de viols, Ousmane Sonko risque l'inéligibilité pour la présidentielle prévue en février 2024. Le jugement dans son procès doit être rendu le 1er juin. Un nouveau rendez-vous judiciaire qui fait craindre des tensions.