En Mauritanie, l'opposant Biram Dah Abeid, arrêté le 23 mai 2023, était toujours en garde à vue ce 25 mai. Une situation que le porte-parole par intérim du gouvernement justifie au micro de RFI : « Biram a demandé aux Mauritaniens de porter les armes. Nous considérons que cet appel-là est un appel à la violence. » Des déclarations qui ont fait réagir l'avocat du député de la coalition Sawad : « C'est une procédure politique. »
En Mauritanie, Biram Dah Abeid a été transféré au siège de la police anti-terroriste, à Dar Naïme, à Nouakchott, selon ses avocats. Le député de la coalition d'opposition Sawad et président du mouvement anti-esclavagiste IRA, a été arrêté le 23 mai 2023.
Il s'est rendu à une convocation au siège de la sûreté nationale et a été mis en garde à vue dans la foulée. Selon ses avocats, Biram Dah Abeid n'a toujours pas été présenté au procureur. Son arrestation est liée à des propos tenus lors d'une conférence de presse le lundi 22 mai dernier.
Pour Sidi Ahmed Ould Mohamed, le ministre de l'Habitat et porte-parole par intérim du gouvernement mauritanien, les raisons de l'arrestation de Biram Dah Abeid sont claires. « Biram a demandé aux Mauritaniens de porter les armes, déclare-t-il au micro de Gaëlle Laleix. Nous considérons que cet appel-là est un appel à la violence, à la haine. C'est ça la vraie raison. L'arrestation de Monsieur Biram Dah Abeid est une mise au point, donc je ne pense pas que cela prendra du temps. Du moment que la personne accepte de corriger ses propos, tout simplement, il sera relaxé ».
À la question de savoir si cette mise au point pourrait s'apparenter à de l'intimidation de la part du gouvernement mauritanien, Sid Ahmed Ould Mohamed tempère : « Non, non, pas du tout. C'est le rôle de l'État. Quand quelqu'un appelle à la violence, il doit être interpellé partout dans le monde. »
« Celui qui doit faire l'inculpation, c'est le parquet de la République, pas le porte-parole du gouvernement »
Des propos qui surprennent Maître Cheikh Hindi, avocat de Biram Dah Abeid. Selon lui, son client attend toujours de savoir le motif de sa garde à vue : « Celui qui doit vraiment faire l'inculpation et préciser quelles sont les choses reprochées au député Biram Dah Abeid, c'est le parquet de la République, ce n'est pas le porte-parole par intérim du gouvernement. Jusqu'à présent, Biram Dah Abeid lui-même, on ne lui a pas encore signifié. Et donc comment le porte-parole peut dire qu'il y a une telle inculpation ? C'est une procédure politique. »
Désormais transféré au siège de la police anti-terroriste, Biram Dah Abeid peut être soumis à une garde à vue pouvant durer jusqu'à un mois, selon ses avocats.