Madagascar: Travail des enfants - La lutte stagne

Un enfant sur deux, entre 5 et 17 ans à Madagascar, et plus de la moitié des enfants qui ne fréquentent pas l'école, sont impliqués dans le travail des enfants.

Environ 160 millions d'enfants dans le monde sont concernés par le travail des enfants. Madagascar ne fait pas exception. Selon l'Enquête nationale sur la situation sociodémographique des ménages en 2018, plus de la moitié des enfants qui ne fréquentent pas l'école est impliquée dans le travail des enfants dans le pays tandis que 1 enfant sur 3 est contraint à un travail dangereux. Le domaine de l'exploitation minière informelle et la servitude domestique figurent parmi les secteurs les plus concernés. Dans les régions Matsiatra Ambony et Anosy, la proportion d'enfants qui travaillent est largement supérieure à la moyenne nationale de 47% dans la mesure où dans ces deux régions, le pourcentage est de 60%.

Débat

Depuis la pandémie de Covid-19 qui a bouleversé les modes de vie et de fonctionnement de l'économie mondiale ainsi que le nombre d'enfants plongés dans diverses formes de travail. Là encore, Madagascar ne fait pas exception. Le travail des enfants, y compris les pires formes de travail comme la servitude domestique et l'exploitation sexuelle à des fins commerciales, restent des phénomènes persistants et la lutte afin de l'endiguer, n'avance plus.

Le constat a été relevé, hier, par l'UNICEF dans le cadre des Journées de débats citoyens organisées par l'Institut Français de Madagascar (IFM) pourtant, pour la journée du 25 mai 2023, sur le « Plaidoyer pour une enfance normale et contre le travail des enfants ». Une démarche entrant dans le cadre du cycle « Les droits des enfants malgaches à la lumière des droits internationaux » à l'IFM.

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Les panélistes présents à ce débat, issus des institutions publiques (ministère de l'Emploi, de la Fonction Publique, du Travail des Lois Sociales ; ministère de la Sécurité Publique, ministère de la Justice) et de la société civile ainsi que de l'UNICEF, conviennent à dire que la lutte contre le travail des enfants est résolument multisectorielle. Le public, particulièrement sensible au sujet discuté, n'a pas manqué d'exprimer son avis, globalement tourné vers la grande part de responsabilité de l'Etat et la nécessité de s'attaquer aux causes profondes de ce phénomène.

Législation, dispositifs et ressources

Madagascar, qui a ratifié la Convention internationale sur les Droits de l'enfant, dispose d'un cadre législatif et d'un certain nombre de dispositifs permettant de mener cette lutte contre le travail des enfants. Il convient, toutefois, de souligner que les ressources consacrées à l'application de la législation sur le travail des enfants sont limitées.

De même, les programmes de lutte contre ce phénomène ne sont pas encore suffisamment nombreux pour traiter le problème dans son intégralité. Les efforts déployés par des initiatives privées, en appui aux structures publiques, portent, toutefois des résultats sans pour autant parvenir à endiguer le phénomène dans sa totalité. La lutté mérite qu'un nouveau souffle lui soit insufflé.

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