« En février 2024, tout va se passer dans de très bonnes conditions, quelles que soient les personnalités » et « Tous les candidats retenus par le Conseil constitutionnel iront en compétition» : voilà la conviction du Premier ministre Amadou Ba qui se prononçait hier, jeudi 25 mai 2023, sur l'élection présidentielle de février 2024.
Le chef du gouvernement s'exprimait face aux députés de la 14ème législature, lors d'une séance plénière sur des questions d'actualité adressées au gouvernement.
La problématique d'une élection présidentielle libre, transparente et inclusive qui agite le landernau politique à moins de dix mois du scrutin de février 2024, s'est invitée encore hier, jeudi 25 mai 2023, à l'Assemblée nationale. Réunie de nouveau en séance plénière, après une pause de plus de deux mois, les députés de la 14ème législature se sont confrontés à l'équipe du Premier ministre Amadou Ba, à l'occasion de questions d'actualité adressées au gouvernement.
Dès leur prise de parole, certains députés de l'opposition comme la parlementaire Nafissatou Diallo, membre du groupe parlementaire « Wallu Sénégal », ont récusé le choix du ministre de l'Intérieur, Antoine Abdoulaye Diome, comme organisateur des élections. Pour le député de Wallu, le « Monsieur Election 2024 » doit être une personnalité non-indépendante, ce qui n'est pas le cas de l'actuel ministre de l'Intérieur qui a été substitut du procureur de la Cour de répression de l'enrichissement illicite (Crei). « Nous voulons une personnalité neutre, consensuelle, pour organiser les élections », a-t-elle déclaré.
En réponse à cette interpellation au nom du gouvernement, le Premier ministre Amadou Ba s'est voulu explicite. Pour le chef du gouvernement, c'est bien le ministère de l'Intérieur qui diligentera le processus électoral. Seulement, a tenu à dire le Premier ministre d'un ton rassurant, «Au-delà de la personne d'Antoine Diome, le Sénégal est un pays organisé avec une administration organisée et impersonnelle». Raison suffisante pour lui d'avancer que « tous les candidats, retenus par le Conseil constitutionnel, iront en compétition et les Sénégalais vont choisir librement ». Et d'asséner à l'endroit des députés, surtout ceux de l'opposition que « Ce n'est pas une affaire d'Antoine Diome ».
Dans la foulée, le chef du gouvernement a tenu à préciser devant la représentation parlementaire qu'au Sénégal, « les élections ont toujours été bien organisées, dans le respect des règles en vigueur ». Et de poursuivre : « Il nous faut chacun faire notre devoir concernant le processus électoral, jusqu'à son terme. Il y a des règles en matière d'organisation des élections. Nous avons toujours eu des élections transparentes. C'est ce qui s'est passé en 2019 et deux fois en 2022 ». Dans la même lancée, Amadou Bâ a estimé que « Les élections, « c'est notre affaire à tous » en permettant aux institutions de faire leur travail car le processus est entamé et il sera mené jusqu'à son terme.
En définitive, il a calmé le jeu en faisant savoir qu'«en février 2024, tout va se passer dans de très bonnes conditions quelles que soient les personnalités. Et au soir du scrutin, celui qui sortira vainqueur sera félicité et le lendemain, chacun ira travailler». Le Premier ministre Amadou Ba n'a pas manqué pour finir d'appeler les membres de l'opposition à «éviter de personnaliser le débat sur l'organisation des élections».