La conférence internationale de Banjul consacrée aux changements anticonstitutionnels de gouvernement s'est achevée, jeudi, dans la soirée, avec l'adoption d'une série de recommandations visant entre autres à renforcer l'Etat de droit et lutter plus efficacement contre les renversements de l'ordre constitutionnel en Afrique de l'Ouest, a constaté l'envoyé spécial de l'APS.
Les participants à la rencontre ouverte lundi dans la capitale gambienne ont notamment appelé la Communauté économique des Etats de l'Afrique de l'Ouest à veiller à ce que les droits des citoyens soient préservés des effets négatifs des sanctions contre les auteurs de coups d'État militaires.
Les quinze pays membres de l'espace communautaire ont été invités à s'engager en faveur du renforcement des idéaux démocratiques et de la promotion de l'Etat de droit.
Les Etats de la CEDEAO doivent s'engager en faveur d'idéaux démocratiques solides, du renforcement de l'Etat de droit comme spécifié par les divers instruments internationaux, souligne le communiqué sanctionnant une conférence internationale sur les changements anticonstitutionnels de gouvernement, peut-on lire dans le communiqué final de la conférence.
Le président de la Cour de justice de la CEDEAO, Edward Amaoko Asante, a, lors de la cérémonie de clôture, appelé à la nomination dans les meilleurs délais d'une autorité chargée de l'exécution des arrêts de la juridiction communautaire dans certains de ses Etats membres.
"Je voudrais lancer solennellement un appel au Bénin, au Cap-Vert, à la Guinée-Bissau, au Niger et à la Sierra Leone et au Liberia de procéder à la nomination d'une autorité chargée de veiller à l'exécution des arrêts de la Cour de justice de la CEDEAO", a notamment déclaré le juge ghanéen.
La rencontre internationale qui réunit plus de 200 participants, des juristes, militants des droits de l'homme et membres de juridictions des Etats membres de la CEDEAO, entre autres, a été clôturée en présence du ministre gambien de la Justice, Dauda Jallow.
La rencontre organisée au Centre international de conférences Dauda Kairaba Jawara de Banjul à l'initiative de la Cour de Justice de la CEDEAO visait à donner l'occasion aux participants de débattre de questions juridiques liées à l'actualité dans l'espace communautaire, a-t-on appris des organisateurs.
Cette neuvième conférence de la juridiction communautaire s'est tenue dans un contexte régional marquée au cours des deux dernières années, par des renversements de l'ordre constitutionnel dans trois Etats membres de la CEDEAO, le Mali, la Guinée et le Burkina Faso.
Cela a sans doute justifié le thème choisi pour cette conférence : "La tolérance zéro de la CEDEAO aux changements de gouvernement par des moyens anticonstitutionnels".