Elle est quasiment certaine de sa défaite aux prochaines élections municipales et régionales du 2 septembre 2023. Pour justifier cette déconvenue électorale qui se dessine, l'opposition ivoirienne, c'est d'elle qu'il s'agit, est sortie de son laboratoire de faux débats avec le découpage électoral à la bouche. En effet, depuis l'annonce des élections locales, elle a sorti de sa besace le faux argument du découpage électoral pour expliquer à l'avance sa défaite dans les urnes. Ainsi, les porte-voix du Parti des peuples africains Côte d'Ivoire (PPA-CI), Koné Katinan et Bredoumy Soumaila du Parti démocratique de Côte d'Ivoire (PDCI) saisissent des occasions pour dénoncer ce qu'ils qualifient de découpage électoral défavorable à l'opposition.
Le porte-parole du PPA-CI a profité du seizième numéro de la tribune de sa formation politique animée le 27 avril dernier pour décrier un déséquilibre dans le découpage électoral en Côte d'Ivoire. Selon lui, ce découpage n'est pas basé sur des réalités objectives. Le candidat du PPA-CI dans la commune de Port-Bouët a donc conclu pour dire que le découpage électoral actuel est favorable au parti présidentiel, le Rassemblement des houphouétistes pour la démocratie et la paix. Qui, à l'en croire, l'a taillé pour avoir un avantage électoral. Avant lui, Bredoumy Soumaila avait répété les mêmes phases et les mêmes mots en fin d'année 2022 lors d'une conférence de presse. Pour lui aussi, le découpage électoral actuel ne garantit pas des chances de succès à l'opposition concernant les élections locales à venir.
C'est évident, le PPA-CI et le PDCI ont déjà des tournis face à la puissance du RHDP traduite éloquemment par l'étendue de son maillage territorial. Présent dans les hameaux les plus reculés, le RHDP a, en effet, des candidats dans toutes les régions et communes pour défendre sa bannière. Ce qui n'est pas le cas pour le PPA-CI et le PDCI qui ont un véritable problème relativement au maillage du territoire national. Et, cette difficulté à couvrir le territoire a été mis à nue avec les publications récentes des candidats aux scrutins régional et municipal du 2 septembre. Ainsi, les deux partis de l'opposition n'ont pas pu présenter des candidats dans toutes les communes et dans toutes les régions.
Pour masquer cette impuissance, l'opposition a jugé utile de trouver des explications à la déculottée qui point devant elle. Tout en gardant à l'esprit de noircir au maximum la razzia que le RHDP est sur le point de réaliser avec ses "éléphants". Qui ne laisseront certainement pas de chance à leurs adversaires des autres partis politiques. Le fameux débat sur le découpage électoral s'inscrit parfaitement donc dans cette logique de manipulation de l'opinion en vue de salir le pouvoir en place. Sinon, il est connu de tous que le Président de la République Alassane Ouattara, depuis son accession au pouvoir en 2011, n'a créé que quatre communes sur les 201 que compte le pays. À savoir, une commune au Nord (Gbéléban), une au Centre (Attiégouakro) et deux au Sud (N'Douci et Assinie). C'est limpide comme de l'eau de roche, le découpage n'est pas son fait. Il ne l'a nullement taillé pour accorder un avantage à son parti politique. Le découpage critiqué a plutôt été laissé en héritage par les régimes passés, notamment du PDCI et du PPA-CI. Comment se plaindre donc d'un découpage dont on est l'auteur ? Comment accuser quelqu'un de ce qu'on a fait soi-même ? Ce sont autant de questions que se posent les observateurs de la scène politique devant l'agitation de l'opposition autour de cette question de découpage électoral. La réponse est simple. L'opposition qui voit ses chances anéanties par la montée en puissance du RHDP au fil des années a incontestablement décidé de s'abonner au jeu malsain de la mauvaise foi.
L'avantage de la première force politique qu'est le RHDP sur l'opposition, que le PPA-CI et le PDCI tentent de camoufler avec ce vrai-faux débat, c'est bien l'organisation, l'implantation, le sérieux dans le travail et le maintien de la flamme militante partout en Côte d'Ivoire et même hors de nos frontières. Ce qui fait du RHDP une machine électorale redoutable. On comprend donc la peur des anciens chefs d'Etat Henri Konan Bédié et Laurent Gbagbo à l'approche de ces scrutins. Les élections locales à venir n'échappent pas à cette frilosité.