Congo-Kinshasa: Martin Fayulu - "Nous n'accepterons pas une nouvelle fraude électorale"

Comme annoncé, les quatre leaders de l'opposition, Martin Fayulu, Moïse Katumbi, Matata Ponyo et Delly Sesanga ont tenu leur sit-in ce jeudi 25 mai pour protester contre un processus électoral jugé "chaotique". Initialement prévu devant le bureau de la commission électorale nationale indépendante (CENI), la manifestation de l'opposition ne s'est pas déroulée comme prévue. Au matin de la manifestation, les forces de l'ordre ont encerclé les enclos de la centrale électorale, dans le but d'empêcher tout attroupement. Ce qui a poussé les opposants, avec derrière eux les militants de leurs partis respectifs, à se rendre sur le lieu prévu.

Nonobstant cette barricade, les opposants se sont exprimés. Martin Fayulu, par exemple, a laissé entendre lors d'une interview que ses compères et lui poursuivront les revendications "jusqu'à la fin", et qu'ils n'accepteront pas une nouvelle fraude électorale. «Nous n'acceptons pas son fichier électoral boutiqué et fabriqué pour faire élire Félix Tshisekedi. Nous résisterons jusqu'à la fin », a dit le président de l'ECIDé.

Plusieurs barrières étaient érigées par la police nationale pour veiller à ce qu'il n'y ait personne qui tente d'entrer dans le périmètre interdit. Les manifestants et leurs leaders ont tout fait pour atteindre la porte de la CENI mais en vain.

Néanmoins, à force de vouloir braver les barrières de la police, il y a eu quelques blessés du côté des manifestants notamment, le secrétaire général du LGD, parti politique cher au premier ministre honoraire Matata Ponyo, même si le dernier communiqué de la PNC dit tout le contraire.

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La police de son côté justifie cet encerclement de dispositif de surveillance et de sécurisation de la zone neutre qu'est la commune de la Gombe (en ce qui concerne des manifestations politiques), tel que l'a souligné le gouverneur de la Ville dans sa lettre.

Repoussés et finalement évacués "violemment et à coup de gaz lacrymogène", les opposant décrient, encore une fois, ce qu'ils appellent "une marque d'entrave à la démocratie".

«Nous sommes là parce que nous sommes venus manifester contre un processus électoral chaotique, nous l'avons dit. Les élections, ce n'est pas un théâtre ou le folklore, c'est un processus inclusif, transparent, équitable et juste. Et lorsque ce processus ne remplit aucune de ces conditions, il est tout à fait normal que nous puissions au nom de la population manifester.

Et nous sommes venus aujourd'hui pour faire un sit-in. Si aujourd'hui le pouvoir à travers la police instrumentalisée à outrance n'est pas en mesure de nous laisser juste faire le sit-in, ce que le pouvoir se reproche quelque chose, si la CENI ne veut pas qu'on vienne faire le sit-in, ce que la CENI se reproche quelque chose et nous n'allons pas accepter que les élections soient un théâtre de chez nous », a réagi Augustin Matata Ponyo. Qui a été relayé par Moïse Katumbi qui, lui, souligne que l'objectif est qu'il se tienne en RDC des vraies élections.

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