La trêve négociée par les Américains et les Saoudiens entre les troupes belligérantes du général Abdel-Fattah Al-Buhran, chef de la junte soudanaise et de son adjoint, Mohamed Hamdane Daglo, entre en vigueur ce lundi 22 mai 2023 au soir, comme indiqué par TV5Monde. Mais à Khartoum, les combats se poursuivent après cette annonce.
Apparemment, chacune des parties veut faire le maximum avant la pause dont le début est fixé à 21h 45, heure de Khartoum (19h 45 Gmt), pour disposer d'arguments solides à la table des négociations.
D'aucuns pensent que cette trêve américano-saoudienne a plus de chance de donner un peu de répit aux populations prises en otage par les combattants. Ce, du fait de l'implication conjointe de Washington et de Ryad très influents dans le pays.
Mais en plus de cinq semaines de guerre, une dizaine de trêves ont déjà été annoncées puis aussitôt violées, rappelle TV5Monde. Tant la volonté d'en découdre, malgré le millier de morts et du million de déplacés, est forte dans les deux camps.
Pas évident...
En bientôt deux mois d'affrontements, ni l'autorité intergouvernementale pour le développement économique (Igad), ni l'Union africaine et encore moins les Nations unies ne sont encore parvenues à faire entendre raison aux deux généraux.
Pourtant les observateurs avaient globalement parié sur une solution saoudienne du fait des rapports privilégiés que le Royaume entretient avec la junte. L'initiative sous-régionale conduite par le voisin sud-soudanais prévoyait initialement des pourparlers à Juba avant d'être bousculée par l'annonce des négociations de Jeddah.
Dans un communiqué publié par le président de la Commission de l'Union africaine, Moussa Faki Mahamat, l'Institution panafricaine avait tenté de coordonner les initiatives pour plus d'efficacité.
Le 2 mai 2023, la Commission de l'Union africaine, citée par Rfi, a appelé à « éviter les incohérences d'une action dispersée ». « Notre priorité aujourd'hui, a assuré Moussa Faki Mahamat, le président de ladite Commission, est de faire respecter et prolonger le cessez-le-feu », insistant sur la nécessité de « travailler ensemble ».