Accompagné par un cortège de partisans, l'opposant sénégalais Ousmane Sonko a quitté ce vendredi 26 mai la ville de Ziguinchor pour rallier la capitale, Dakar, à 500 km de là.
Chemise blanche et casquette vissée sur la tête, Ousmane Sonko a entamé sa « caravane de la liberté » depuis Ziguinchor juché sur son véhicule et accompagné d'une foule de partisans en voiture, en moto et à pied. À la sortie de la capitale casamançaise, à la mi-journée, le cortège a pris la Nationale 6, qu'on appelle aussi « la route du Sud ». Il devait faire une première étape à Kolda, à 180 kilomètres de là.
Lors d'une courte déclaration, vers la localité de Goudomp, Ousmane Sonko a appelé les jeunes à rester « mobilisés ». « Notre liberté sera définitivement acquise dans neuf mois », a-t-il lancé. Allusion à l'élection présidentielle prévue le 25 février 2024.
Mercredi, au lendemain de son procès pour viols lors duquel dix ans de réclusion ont été requis, Ousmane Sonko avait appelé à « marcher sur Dakar » pour « le combat final » face au chef de l'État. L'opposant dénonce une « instrumentalisation de la justice » pour l'écarter de la présidentielle. « Soit Macky Sall recule, soit on lui fera face », avait-il affirmé. De son côté, le porte-parole du gouvernement a prévenu hier : « quoi qu'il en coûte, l'ordre public sera maintenu ».
D'après des confrères et des témoins présents dans le convoi, il n'y avait pas de tension dans le cortège ce vendredi soir. Les partisans d'Ousmane Sonko chantent et applaudissent. Un petit peu plus tôt, à Ziguinchor, ils avaient dégagé les barricades - sacs de sables, barres de fer et troncs d'arbre - installées autour du domicile du maire depuis près deux semaines.