Au Cameroun, des journalistes convoqués au secrétariat d'État à la défense (SED), après une plainte pour diffamation dans l'affaire Martinez Zogo. Il s'agit de Boney Philippe, directeur de la télévision Vision 4 déjà auditionné mercredi dernier par les enquêteurs et de Jean Bruno Tagne de Naija TV (lire Naīa TV) attendu lui lundi pour son audition. Le plaignant, Paul Daisy Bia, journaliste lui aussi leur reproche la diffusion d'informations incriminantes et diffamatoires à son encontre.
L'affaire remonte à un peu plus d'un mois. Sur Naija TV, dont il est le promoteur, Jean Bruno Tagne diffuse une bande audio de près d'une cinquantaine de minutes attribuée au prêtre orthodoxe Jean-Jacques Ola Bébé, également chroniqueur radio à Yde.
Dans celle-ci, le prêtre, aujourd'hui décédé, évoque divers scénarios sur les circonstances et les commanditaires possible de l'assassinat de Martinez Zogo. Des noms sont cités, dont abondamment celui du journaliste Paul Daisy Bia, comme ayant pu jouer un rôle dans le sort funeste de l'ancien directeur d'Amplitude FM.
Après diffusion de cet audio, Paul Daisy Bia, qui s'estime injustement diffamer va porter plainte, non sans avoir essayé d'exercer, sans succès, affirme-t-il, un droit de réponse auprès de vision4, appartenant à Jean Pierre Amougou Belinga et qui avait exploité la bande sonore dans un de ses programmes.
C'est ainsi qu'il se résout à porter plainte au secrétariat d'État à la défense (SED) contre les auteurs de la diffusion de cet audio et ceux qui en avaient fait des commentaires qu'il juge diffamatoires.
Cinq personnes ont donc été convoquées au SED parmi lesquels les journalistes Jean Bruno Tagne et Boney Philippe, directeur de vision4. Le premier a été entendu mercredi dernier sur les raisons de l'exploitation de cette bande et sur son authenticité. Jean Bruno Tagne, quant à lui, est attendu lundi.
Des convocations que ne comprennent pas certaines organisations de défense des droits de l'homme et des libertés telle le Redhac et Nouveau Droit de l'homme qui, dans un communiqué commun, se sont inquiétées de la persistance des manoeuvres d'intimidation et de musellement à l'encontre des journalistes, qui constituent autant d'entraves à la liberté d'expression et d'information