Sénégal: SÉNÉSituation politique - Mbagnick Diop relaie « 'inquiétude » du secteur privé

Dakar — Le président du Mouvement des entreprises du Sénégal (MEDS), Mbagnick Diop, a fait part vendredi de l »'inquiétude » du secteur privé au sujet de la situation politique très tendue qui prévaut au Sénégal ces derniers mois, en perspective de l'élection présidentielle de 2024.

»Aujourd'hui, le secteur privé est inquiet. Le patronat est inquiet. L'environnement des affaires est inquiet, parce que nous sommes pris en otage par les politiques et personne n'a une lisibilité objective de ce qui va arriver », a déploré Mbagnick Diop, invité vendredi de la rédaction de l'APS en prélude des Cauris d'or qu'organise le MEDS, le 10 juin prochain.

»Lorsque nous sommes à l'étranger avec nos homologues, nous constatons que la situation politique inquiète les potentiels investisseurs », a-t-il poursuivi.

Le président du MEDS a déploré ce qu'il qualifie de »prise en otage » du pays par les hommes politiques, notant que »le Sénégalais n'est aujourd'hui formaté que par la politique ».

»Il n'y a pas que les politiques au Sénégal. Il y a aussi des scientifiques, des artistes et des capitaines d'industrie. Mais, on n'entend que les hommes politiques », a-t-il regretté. Selon Mbagnick Diop, le Sénégal est dans un »tournant décisif » et »nous ne devons pas laisser la parole aux seuls politiciens qui ne vont parler que de politique et d'invectives ».

»Nous avons un pays très envié et nous devons maintenir le cap pour que le Sénégal reste un havre de paix », a-t-il exhorté, insistant sur la nécessité de »dialoguer pour revenir à ce que le Sénégal a toujours connu en termes de respect et de solidarité ».

L'opérateur économique a également invité les acteurs politiques à aller vers des »compétitions saines », disant constater »la montée d'une animosité entre les principaux acteurs politiques qui ne sont plus dans l'adversité ». Cette situation, a-t-il insisté, »inquiète le potentiel investisseur qui a besoin d'un environnement des affaires propice et serein ».

»Changement dans le mauvais sens »

Le président du MEDS a également déploré le "désoeuvrement d'une frange importante des jeunes (...) qui sont sur les réseaux sociaux, en proie à des manipulations ».

»Il faut éviter de casser. Il faut assister les jeunes et leur donner des perspectives, les amener à prendre conscience de ce que nous avons. Nous sommes un pays envié dans le monde [...] », a-t-il relevé.

»Je ne pense pas qu'il soit nécessaire de casser ce pays pour arriver au pouvoir. Nous devons tous prendre conscience de ce que nous vivons et mettre en avant le Sénégal. Le plus important, c'est le Sénégal », a-t-il ajouté.

»La tendance aujourd'hui est de tout casser. Au Sénégal, on change de paradigme mais dans le mauvais sens. C'est à nous de porter le Sénégal et de faire tous notre job. Et c'est la somme de tout cela qui va faire développer le pays », a-t-il estimé.

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